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[MàJ] Plus de 60 morts à Moscou dans un attentat revendiqué par l’État islamique

Plus de 60 personnes ont trouvé la mort et une centaine d’autres ont été blessées au Crocus City Hall, une salle de concert située au nord-ouest de la capitale russe, dans un attentat revendiqué par l’État islamique. Le renseignement militaire ukrainien accuse le Kremlin d’avoir orchestré l’attentat pour accuser l’Ukraine et justifier une escalade de la guerre. 

Scène d’effroi dans le complexe Crocus City Hall à Moscou. Cette salle de concert de la capitale russe a été le théâtre d’une fusillade ce vendredi dans la soirée, peu avant le concert du groupe de rock russe Piknik. Le bâtiment s’est ensuite embrasé.  L’agence russe Interfax évoque un « groupe de deux à cinq personnes non identifiées portant des uniformes tactiques et armées d’armes automatiques » qui ont « ouvert le feu sur les agents de sécurité à l’entrée de la salle de concert » puis « commencé à tirer sur le public ». Ils ont aussi lancé « une grenade ou une bombe incendiaire, ce qui a provoqué un incendie ».

Une enquête ouverte pour « acte terroriste »

Quelques heures après la fusillade, le groupe jihadiste État Islamique a revendiqué l’attaque. Des combattants de l’EI « ont attaqué un grand rassemblement de chrétiens (…) dans les environs de la capitale russe Moscou« , dit leur message, qui ajoute que ces assaillants « se sont retirés dans leurs bases en toute sécurité ».

Les enquêteurs russes ont ouvert vendredi une enquête pour « acte terroriste ». « Le Comité d’enquête russe a ouvert une affaire pénale pour acte terroriste dans la région de Moscou », a indiqué sur Telegram cet organe chargé des principales investigations criminelles dans le pays. L’ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens que des « extrémistes ont des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts »« Si les Etats-Unis disposent ou disposaient de données fiables à ce sujet, ils doivent les transmettre immédiatement à la partie russe », a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, vendredi.

L’Ukraine « n’a rien à voir » avec la fusillade à Moscou

Washington, Paris, Bruxelles et l’ONU ont condamné l’attaque. L’Ukraine « n’a absolument rien à voir » avec la fusillade à Moscou, a déclaré un conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak. La légion Liberté de la Russie, un groupe de combattants russes anti-Kremlin basé en Ukraine, a nié toute implication dans l’attaque armée meurtrière vendredi dans une salle de concert en banlieue de Moscou. « Nous soulignons que la Légion ne combat pas les civils russes », a dit ce groupe, qui rend responsable « le régime terroriste de Poutine ». Un peu plus tard dans la nuit, le renseignement militaire ukrainien a accusé le Kremlin et ses services spéciaux d’avoir orchestré l’attentat pour accuser l’Ukraine et justifier une « escalade » de la guerre.

La Russie a été la cible de nombreuses attaques par le passé commises par des groupes islamistes, mais aussi de fusillades sans motif politique ou attribuées à des déséquilibrés. En 2002, des combattants tchétchènes avaient pris en otage 912 personnes dans le théâtre moscovite de la Doubrovka pour réclamer le retrait des troupes russes de Tchétchénie. La prise d’otages s’était achevée par un assaut des forces spéciales, et la mort de 130 personnes, la quasi-totalité asphyxiée par le gaz utilisé par les forces de l’ordre.