Le Musée de Tahiti et des îles va recevoir des pièces emblématiques du patrimoine polynésien : le maro’ura va faire son retour et d’autres pièces seront prêtées par trois musées de renom. Ces dernières seront visibles à l’occasion de la réouverture de sa salle d’exposition permanente à partir de juin 2022. Dans les années à venir, on pourra y découvrir un costume de deuilleur ou encore la statue du dieu A’a de Rurutu mais aussi des pièces moins connues. Avant d’être confié au Musée de Tahiti et des îles, le fragment de Maro’ura fera l’objet d’une exposition au musée du Quai-Branly du 9 octobre 2021 au 9 janvier 2022.
Des objets extrêmement rares vont bientôt être exposés au Musée de Tahiti et des îles. C’est le résultat d’un travail fastidieux du personnel du musée avec ses partenaires museaux exposé au conseil des ministre ce mercredi. Le public polynésien pourra en profiter à partir de la réouverture de la salle d’exposition permanente qui était en travaux depuis 2018. On note notamment des pièces réputées comme un costume de deuilleur « collectée par James Cook pendant son deuxième séjour » et la statue du dieu A’a de Rurutu qui feront l’objet de « prêts d’une grande importance » par le British Museum pour une période particulièrement longue de 3 ans comme l’explique Miriama Bonno, directrice du Musée de Tahiti et des îles. Elles seront accompagnées d’objets un peu moins connus mais tout aussi précieux : « une ceinture de chef de Anaa, un taumi de la Société, un fare atua de la Société, une statue de Rongo des Gambier » indique le conseil des ministres. L’établissement polynésien a eu le souci de choisir des objets « représentatifs de chaque archipel. »
Parmi les pièces moins connues mais néanmoins rares qui seront exposées à la pointe des pêcheurs, « 6 objets collectés par James Cook lors de son premier voyage ou par Georges Bennet de la London Missionary Society » seront prêtés par le Museum of Archeology and Anthropology de Cambridge (MAA) au Royaume-uni. Ces pièces reviennent en Polynésie pour la première fois depuis leur départ. Elles comprennent par exemple des « ornements d’oreille tout à fait remarquables serties de toute petites perles » indique la directrice du musée.
Dans la continuité du partenariat existant, le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac prêtera en rotation annuelle « un To’o mata et un Taavaha des Marquises, ainsi qu’un penu des îles de la Société » qui seront « présents pour l’ouverture de la nouvelle salle. » Suivant l’évolution de la situation sanitaire, celle-ci devrait avoir lieu en juin 2022.
Le Maro’ura en exposition au Quai Branly avant son retour au fenua
Le conseil des ministres annonce également que le fragment de maro ‘ura identifié « en 2016 par l’anthropologue Guillaume Alévêque » fera l’objet d’une exposition au musée du quai Branly – Jacques Chirac, du 19 octobre 2021 au 9 janvier 2022. Elle portera le titre « Maro’ura : un trésor polynésien » et aura pour objet « de faire comprendre au public parisien l’importance de cette pièce emblématique avant son dépôt au Musée de Tahiti et des Îles ». Elle retracera le processus d’identification de la pièce et retracera son histoire et « son importance religieuse et politique ». D’autres objets comme des to’o et des ornements en plumes seront mis en dépôt en même temps que le maro’ura. Par ailleurs, l’exposition est aussi une première car elle traduite : « ses textes seront traduits en tahitien et des livres audio seront proposés en tahitien » indique Miriama Bonno. « On est vraiment très contents que ce partenariat aille jusqu’à la valorisation des langues polynésiennes » indique la directrice.
Par la suite, la relique fera route pour Tahiti où elle sera en dépôt pour une durée renouvelable de 5 ans. Miriama Bonno explique qu’il « n’y a pas de raison particulière pour qu’il ne reste pas Tahiti » plus de 5 ans.