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Des vétérinaires étrangers pour des campagnes de stérilisation « coup de poing »

chiens

Une photo partagée sur le groupe Animaux perdus de Tahiti et ses îles.

Le gouvernement va soumettre un projet de loi du Pays à l’assemblée ce jeudi. Ce texte modifie la loi du Pays relative à l’exercice de la profession de vétérinaire pour permettre le recrutement de vétérinaires étrangers notamment pour les campagnes « coup de poing » d’identification et de stérilisation.

En août 2022, 58 vétérinaires sont déclarés installés en Polynésie française. Insuffisant pour mener des campagnes « coup de poing » de stérilisation. Ce sont également les tarifs qui peuvent freiner les ardeurs du Pays et des associations à lancer ces campagnes. Deux problématiques que le gouvernement souhaite lever avec son projet de loi qui sera présenté à l’assemblée jeudi. Le texte, porté par le ministère de l’Agriculture, propose de modifier la loi du Pays du 13 juin 2019 pour permettre de déroger à certaines conditions d’exercice de la profession de vétérinaire en Polynésie dans des circonstances précises. Ainsi il sera dorénavant possible de faire appel à des vétérinaires étrangers, notamment ceux de Nouvelle-Zélande et d’Australie ou encore aux services d’associations internationales de vétérinaires, spécialisées dans la réalisation de campagnes de contrôle des populations animales. Des associations ont ainsi déjà fait part de leur intérêt pour participer, à titre bénévole, à la réalisation de campagnes de stérilisation.

Selon le rapport accompagnant le texte, 13 millions de Fcfp avaient été attribués à des associations pour financer des campagnes de gestion de la population d’animaux domestiques à Moorea et à Huahine en 2022. Pour 2023, le budget primitif prévoit une enveloppe de 100 millions de Fcfp, obtenue par le ministère du Travail et des Solidarités, en faveur des actions de responsabilisation, de sensibilisation et des campagnes massives de stérilisation des chiens et chats par le biais de subventions aux associations et organismes de droit privé. Mais l’utilisation de cette enveloppe est donc soumise à la possibilité d’avoir plus de vétérinaires. Car non seulement les vétérinaires sont trop peu, mais également trop pris car ils doivent abandonner leur clientèle pendant la durée des opérations, alors même qu’ils sont tenus d’assurer une continuité de soins, ce qui implique l’organisation de suppléances et donc des frais supplémentaires. D’où le besoin de faire appel à des vétérinaires étrangers, comme l’indique Aurélie Brioudes, vétérinaire adjointe à la direction de la Biosécurité.

Une situation exacerbée dans les îles : « La réalisation de campagnes dans des îles éloignées est donc compromise par l’absence d’intérêt pour les vétérinaires locaux ou le surcoût induit à la charge de l’entité organisatrice. » Ce sont aussi les tarifs pratiqués qui freinent les propriétaires comme les associations : ils vont de 8 750 Fcfp pour la castration d’un chat à 25 150 Fcfp pour la stérilisation d’une chienne. Les campagnes de stérilisation « coup de poing » permettent d’offrir la possibilité aux foyers qui n’en ont pas les moyens de faire stériliser leurs animaux mais également de stériliser les animaux « divagants ». Des animaux qui ont un propriétaire mais qui trainent sur la voie publique. « Il s’agit de répondre à un besoin de contrôle des naissances, pour des problèmes de sécurité : des chiens peuvent se rassembler en meute et devenir agressifs mais également agir sur l’image du Pays. On peut s’étonner de voir tant d’animaux errants ou divagants dans les rues et parfois en mauvais état », précise Aurélie Brioudes. Personne n’a de recensement précis du nombre d’animaux de compagnie possédés par les foyers polynésiens et encore moins du nombre de ceux vivants dans la rue. À titre d’exemple, selon une estimation d’une association à Huahine, il y aurait 1 500 animaux errants sur l’île.

Les futures « campagnes de contrôle de la population d’animaux domestiques » seront « des opérations ponctuelles financées ou organisées par des personnes morales de droit public ou des associations tendant au recensement, à la capture, à la stérilisation, à l’identification, au traitement ou à la régulation d’une population d’animaux domestiques pendant une durée et sur un territoire déterminés ».

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