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Des victimes présumées racontent le « prédateur » Bill Cosby

Le New York Magazine publie les témoignages de 35 femmes accusant l’acteur américain de viols et agressions sexuelles.

Elles posent toutes à visage découvert, les mains posées sur les genoux. Le New York Magazinepublie lundi en Une la photo de 35 des 46 femmes ayant porté plainte contre le comédien américain Bill Cosby pour agressions sexuelles et viols. Certaines de ces femmes témoignent publiquement pour la première fois.

« J’avais honte ». Louisa Moritz, une actrice de 68 ans, raconte ainsi avoir été agressée sexuellement en 1971, alors qu’elle était invitée du « Tonight Show ». Elle se préparait quand Bill Cosby est entré dans la loge, sans frapper. « Il est entré et il a refermé la porte derrière lui. Cela a duré quatre ou cinq minutes. Les cinq minutes les plus longues de ma vie », explique Louisa Moritz, qui avait à l’époque « peur » de parler de cette agression. « Je savais qui était Bill Cosby et cela m’empêchait d’en parler. J’avais honte », poursuit-elle.

« Un air de prédateur ». Une autre victime présumée, Victoria Valentino, aujourd’hui âgée de 72 ans, raconte avoir été agressée par l’ex-star de la télévision en 1969. Elle venait alors de perdre son fils de 6 ans. Pour lui « remonter le moral », le comédien l’avait invitée à dîner avec sa colocataire. « Il a déposé une pilule à côté de mon verre de vin et il m’a dit : ‘prends ça, tu vas te sentir mieux' ». « J’ai pris la pilule, avec du vin rouge. Puis il m’a donné une autre pilule et en a donné une à ma colocataire », se souvient Victoria Valentino. Les deux femmes se retrouvent ensuite dans une pièce avec le comédien. « Je me suis assise, la tête en arrière, luttant contre la nausée. Il était assis à côté de ma colocataire avec cet air de prédateur sur le visage. Elle était complètement inconsciente », explique-t-elle, ajoutant qu’elle-même était « tellement droguée qu'[elle] ne pouvai[t] plus parler ».

Âgé de 78 ans, Bill Cosby a toujours rejeté les accusations d’agressions sexuelles et n’a jamais été inculpé. En 2005, dans une déclaration faite dans le cadre d’une plainte qui s’est ensuite soldée par un accord financier, il avait reconnu avoir donné un puissant sédatif à au moins une jeune femme avec laquelle il voulait avoir des relations sexuelles. Une déclaration rendue publique récemment et qui a relancé le scandale.

Source : Europe 1