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Désamiantage hors caméra à Pirae

©MB/Radio1

Les travaux de désamiantage et de dépollution du terrain de l’ancien Comsup à Pirae ont commencé hier. Après la visite de la CPS le matin pour contrôler les conditions de sécurité, impossible d’accéder au cœur du chantier pour des raisons de « secret industriel », dit l’entreprise 3DB. Cette première phase de dynamisation de l’ancien site militaire devrait se terminer en mai. La suite dépendra d’un financement de l’État en cours de négociation.

Dans les bâtiments de l’ancien Comsup situés à Pirae, face au lycée du Diadème, les médias et quelques élus locaux étaient les derniers à visiter le site avant le début des travaux de dépollution « colossaux ». Amiante et plomb devront être extraits d’ici au mois de mai par l’entreprise 3DB qui a remporté le marché. Ensuite, la commune qui a hérité des 1,5 hectares et des quatre bâtiments en juin 2020  pourra lancer les travaux de démolition. La construction du futur marché de Pirae et du nouveau centre-ville ne devraient pas commencer avant au moins deux ou trois ans, indique Abel Temarii, 1er adjoint au maire.

Des enjeux non photographiés 

Impossible d’accéder au chantier qui débute à l’étage du premier des quatre bâtiments ou d’avoir un mot de l’entreprise au micro. Le sujet est délicat : en tout, 190 tonnes de matériaux doivent être traités, d’après la commune. En comparaison, l’hôpital de Mama’o comprenait 70 tonnes de matériaux à dépolluer. La première phase des travaux dont les crédits sont déjà engagés représentent 200 millions de francs apportés par la mairie et 100 millions de francs par l’État et le Pays. Les travaux de désamiantage à effectuer ayant été sous-évalués, des négociations sont en cours pour un financement par l’État « toutes taxes comprises » dit Abel Temarii.

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Quatre bâtiments doivent être désamiantés sur le site de l’ancien Comsup. ©MB/Radio1

Le chantier et donc le marché sont conséquents pour l’entreprise qui n’a qu’un concurrent en Polynésie pour le moment. Le souci affiché aussi par l’entreprise et le maître d’œuvre, c’est la compréhension des opérations dont il est question. L’utilisation de l’amiante est aujourd’hui interdite mais elle est encore présente dans de nombreuses constructions, dans la peinture ou dans des enduits, tout comme le plomb. Tant qu’elle est intègre, pas de danger, mais aussitôt qu’elle est inhalée, sous forme de poussière par exemple, elle devient dangereuse pour la santé.

Le désamiantage intervient sur des sites construits il y a plusieurs dizaines d’années et ce sont les propriétés isolantes de l’amiante qui lui ont valu son succès à ce moment-là, « exactement comme on pourra se rendre compte dans quelques années de la nocivité des écrans alors qu’ils sont monnaie courante aujourd’hui » explique Yoann Hotellier, représentant du maître d’oeuvre, Luseo Pacific. Il consiste à « retirer des matériaux qui sont repérés comme amiantés après des analyses » puis à les acheminer vers la Nouvelle-Zélande où ils sont enfouis. Toute la chaîne des opérations d’extraction puis de transport est soumise à des normes de sécurité étroitement suivies, précise-t-il. Ce lundi matin avant la visite des médias et avant le début du chantier, c’est la CPS, travaillant avec la direction du Travail, qui est venue contrôler les conditions sanitaires de travail observées par l’entreprise 3DB.

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Plusieurs élus ainsi que des techniciens et des membres de l’entreprise 3DB et de Luseo Pacific ont procédé à la visite du site. ©MB/Radio1