Un père de famille était extrait de prison afin d’être jugé pour avoir infligé à sa fille mineure des gifles sur les bras. Si cette correction paternelle d’un autre temps n’a en elle-même rien de bien méchant, celle-ci a réveillé chez la victime des traumas anciens qui risquent, s’ils s’avèrent fondés, d’envoyer le prévenu devant la cour d’assises.
C’est l’exemple type de l’effet papillon qui veut que de petites causes produisent de grands effets. Ancien vigile, l’homme a un casier judiciaire entaché d’actes de violences. Il le reconnaît lui-même : « je tape quand on ne m’écoute pas. »
Séparé de son épouse, laquelle vit avec sa fille de 15 ans chez une tante, le prévenu apprend que sa fille avait été interpellée par la DSP avec l’une de ses amies, elle aussi mineure, alors qu’elles traînaient dans les rues de Papeete à 2h30 du matin. Une semaine plus tard, alors que l’adolescente toujours en compagnie de son amie assistait le soir à un match de volley, elle voit son père débarquer. Celui-ci avait été prévenu par la tante de la jeune fille qui lui avait interdit de sortir.
Le père en colère lui demande de rentrer. Elle ne veut pas. Il la traîne dehors. Le ton monte et le prévenu la gifle à quatre reprises sur les bras. La jeune fille appuyée par sa mère va porter plainte, car ce n’est pas la première fois que lhomme fait usage de la violence pour se faire entendre. Et c’est la que l’effet papillon prend son envol. Les récentes violences du père ont réveillé chez sa fille de sombres souvenirs enfouis.
Deux jours après le dépôt de plainte, la jeune fille retourne à la gendarmerie et fait état de viols qu’elle aurait subi antérieurement de la part de son père. Actuellement en détention provisoire suite aux déclarations de sa fille, l’homme pour l’heure présumé innocent est passible de la cour d’assises. L’instruction du dossier est en cours.
Jugé ce jeudi uniquement pour les faits de violences, l’homme a été condamné à deux mois de prison ferme.