La société Pacific Beachcomber et Nīnamu Solutions font partie des gagnants des Tech4Islands Awards 2021. Ils remportent des dotations mais surtout un accompagnement pour exporter leurs innovations et s’internationaliser.
La société Pacific Beachcomber et son système de climatisation à l’eau de mer (Swac) a remporté le Grand Prix Tech4Islands Océanie et la société Nīnamu Solutions qui a développé un kit « potager familial d’économie circulaire en santé » remporte le Grand Prix Tech4Islands Polynésie. Autres lauréats : Lyspackaging qui promeut les emballages éco-friendly, et la société Sargasse Project pour transformer le fléau de ce végétal envahissant en un nouveau biomatériau utile et écologique. La société Boreal Light GmbH dont la solution de purification de l’eau, modulaire et autosuffisante, a également séduit le jury, a obtenu une « mention spéciale ». Un podium satisfaisant pour la présidente de la French Tech Polynésie, Heiura Itae-Tetaa, car deux lauréats polynésiens s’y trouvent.
Les gagnants remportent différentes dotations et notamment un accompagnement pour pouvoir s’exporter et internationaliser leurs solutions. « La majorité des candidats avaient déjà leur projet, leur produit, leur service, vendus ou en activité depuis quelques mois voire quelques années, mais il est important de participer à ce développement et promouvoir au mieux. On va faire rayonner davantage leurs solutions », comme l’explique Heiura Itae-Tetaa.
Des débats ont animé le jury international sur le business plan, le financement, la technologie… « On a choisi les entreprises qui prônaient à la fois l’économie circulaire, la valorisation des ressources, ou encore la disruption communautaire, c’est-à-dire la prise en compte de l’importance de la communauté. Il y a de tout ça dans les projets lauréats de cette année », précise Heiura Itae-Tetaa, qui faisait elle-même partie du jury. Déjà deux éditions précédentes ont permis de faire connaitre des projets innovants, notamment ceux portés par l’Outre-mer. Les gagnants sont portés par leur participation au concours et plus encore par le prix éventuel qu’ils remportent, comme Med.i.can, un container de télémédecine mobile autonome en énergie et en télécommunications, ex-æquo pour le Grand Prix Tech4Islands Océanie 2020 avec une startup calédonienne. Du prototype présenté lors du concours, Med.i.can est désormais opérationnel et utilisé.
Le Tech4Islands Summit Tahiti et les 4e rencontres internationales des îles intelligentes et terres d’innovation à Tahiti se déroulera en début d’année 2022. Cet événement permettra à tous les publics, particuliers comme institutionnels, de découvrir des innovations durables et résilientes, en faveur d’une « Tech 4 Good » écologique, « bonne pour les îles donc bonne pour la planète ».
Gagnant d’un Award, mais pas encore reconnu « vert » par le Pays
Lyspackaging, qui fabrique des contenants en matière végétale, recyclables et même compostables, n’en est pas à son premier concours d’innovation en Polynésie, poussé par son client principal au fenua, Heiva Cosmétiques de Tahiti qui commercialise certains de ses produits conditionnés dans ces emballages sous l’appellation Fari’i Fenua. Son dirigeant, Philippe Maunier, veut établir à Tahiti avec Lyspackaging une ligne de production pour desservir le Pacifique Sud. L’émergence d’une filière rhum en Polynésie permettrait d’utiliser les cannes à sucre broyées dans la fabrication des contenants. En attendant, Philippe Maunier milite depuis deux ans pour faire modifier la nomenclature douanière, car les produits de Lyspackaging sont toujours répertoriés comme « plastiques » en raison de la composition de certains bouchons. Ainsi, ces flacons sont soumis à la TDL, ce qui augmente leur coût de 10 à 20%, dit-il. Et si le dossier était entre les mains de la DGAE, la volonté du gouvernement de proposer une réforme globale de la fiscalité, y compris la TDL, retarde encore un peu plus la réponse. Autre obstacle : le compostage des produits de Lyspackaging n’est pas possible en Polynésie dans l’état actuel des installations dédiées comme celles de Fenua Ma, mais le syndicat de traitement des déchets peut recycler ces emballages s’ils sont placés dans le bac de tri. |