Le Tapura a réuni les acteurs économiques polynésiens lundi soir pour les convaincre qu’il incarne « la voix de la raison », face à l’urgence du 2e tour. Véritable star de la soirée, Gaston Flosse, qui a comparé Moetai Brotherson à un employé décevant, invitant les chefs d’entreprise à lui signifier son congé dimanche prochain.
Faire barrage à la « vision séparatiste » du Tavini dimanche prochain, convaincre que le modèle de développement proposé par le Tapura est le celui dont la Polynésie a besoin, et que « la France est la seule nation capable de nous accompagner », c’était l’objectif d’une nouvelle réunion du Club des entrepreneurs animé par Jean-Christophe Bouissou, lundi soir au Hilton Tahiti. « Face à nos divisions, le Tavini peut l’emporter », a déclaré Édouard Fritch en invitant l’assistance à entendre « la voix de la raison ». Il s’agissait donc de marteler qu’il faut « voter utile » en ne se laissant séduire ni par A Here ia Porinetia, ni par le Tavini.
Devant les patrons, le Tapura promet de « faciliter la vie des entreprises » en maintenant et en renforçant les aides publiques et la défiscalisation, en travaillant main dans la main pour moderniser le code du travail, et en réalisant les infrastructures nécessaires au développement – routes, port autonome, aéroport des Marquises, nouvelles zones industrielles et mise à disposition de terres agricoles et sylvicoles, etc.
Gaston Flosse : « Sachez qu’il n’y a qu’un seul président, c’est Édouard Fritch »
Édouard Fritch était entouré d’Yvonnick Raffin, Tearii Alpha, Christelle Lehartel, René Temeharo et Virginie Bruant, et l’ancien président du gouvernement calédonien, Harold Martin, qui déclarait : « c’est toujours pareil, c’est comme ça chez nous, les indépendantistes c’est toujours une liste, et puis les non indépendantistes, ils se divisent. Mais je crois qu’avec la grandeur d’âme des uns et des autres et leur volonté, cette alliance va permettre à Edouard de retrouver la majorité et le gouvernement. » Mais la véritable star de la soirée était Gaston Flosse. Le leader du Amuitahiraa a joué tour à tour l’émotion et le sarcasme. Il a d’abord évoqué les heures qui ont suivi le premier tour et les discussions, sans suite, avec A Here ia Porinetia et Ia Ora te Nunaa pour former une plateforme autonomiste, puis les retrouvailles avec le président du Pays. « Je vous assure que je suis sorti de là soulagé (…). Sachez qu’il n’y a qu’un seul président, c’est Édouard Fritch. Nous devons le servir pour sauver notre pays tous ensemble. Nous sommes en plein danger, vous n’avez plus le droit de vous taire », a lancé le Vieux lion aux chefs d’entreprise.
C’est en évoquant Moetai Brotherson que Gaston Flosse est passé en mode stand-up : il a soumis aux chefs d’entreprise le « CV » du candidat Tavini, que son administration avait embauché il y a presque 30 ans et qui fut élu député en 2017 « grâce aux voix du Tahoeraa ! Je vous avoue que je m’en mords un peu les doigts », puis son bilan de député et de représentant à l’assemblée de la Polynésie française : « rien, zéro. En bons patrons vous diriez, j’ai pas besoin de toi, tu dégages. Eh bien faites-le dimanche prochain ! »