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Diémert attaque la suppression « politique » du haut conseil

L’ancien président du haut conseil de la Polynésie française, Stéphane Diémert, a présenté vendredi matin devant le tribunal administratif de Papeete son recours « en référé » contre la récente suppression du haut conseil par l’assemblée. Un référé rejeté dans la journée en raison de l’absence de caractère « urgent » du recours. L’affaire sera donc jugée « sur le fond » dans quelques mois. Mais Stéphane Diémert a déjà présenté ses principaux arguments vendredi à l’audience. Il dénonce notamment le caractère « politique » de la suppression du haut conseil.

Sans avocat pour le représenter, Stéphane Diémert s’est défendu seul vendredi matin lors de l’audience « de référé » du tribunal administratif de Papeete. Le principal enjeu de l’audience se situait d’ailleurs sur le caractère « d’urgence » à statuer du président du tribunal, puisque Stéphane Diémert ne demandait pour l’heure que la « suspension » de la délibération et des arrêtés mettant fin à ses fonctions et à l’existence du haut conseil de la Polynésie. « Quand on fait la somme de ce qui est arrivé au haut conseil cette dernière année, on peut difficilement contester que nous n’avons pas été traités particulièrement convenablement », a-t-il entamé. Mais la fin de fonction du président du haut conseil et de ses agents n’a pas été jugée par le tribunal comme étant un motif d’urgence suffisant. Le juge des référés a rejeté la demande de suspension et renvoyé l’affaire au fond à une date ultérieure…

« Détournement de pouvoir » et « discrimination »

L’audience de vendredi a pourtant permis à l’ancien président du haut conseil de présenter ses arguments « sur le fond » de l’affaire. Le plus étayé d’entre eux est purement formel. Il s’attaque à l’absence de « dispositions transitoires » permettant de différer l’entrée en vigueur de la suppression du haut conseil. Mais les deux arguments les plus croustillants sont ceux dénonçant un « détournement de pouvoir » et une « discrimination » de l’administration à son encontre. Stéphane Diémert a affirmé au tribunal que son éviction, « pour des opinions politiques » et une « proximité supposée » avec Gaston Flosse, aurait été en réalité le seul motif de la suppression du haut conseil. Reprenant plusieurs coupures de presse, il a dénoncé « l’acharnement médiatique » dont il aurait été victime en affirmant que les journalistes n’avaient « jamais cherché à dissimuler leurs sources » situées selon lui « dans l’entourage présidentiel » d’Édouard Fritch. Enfin, Stéphane Diémert a pointé « l’aberration politique » qui a conduit « 17 élus de l’assemblée » à voter en faveur de la création du haut conseil en 2013, puis à voter sa suppression en 2015… L’audience sur le fond dans quelques semaines promet d’être animée !

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