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Discours d’Emmanuel Macron : les annonces

©Grégory Boissy/Pool

Point d’orgue très attendu de la plus longue visite présidentielle jamais effectuée en Polynésie, le discours final d’Emmanuel Macron mardi soir, qui a duré une heure, a fait forte impression sur les 1 200 invités rassemblés sous le chapiteau de la présidence du Pays. Mais il a aussi déçu ceux qui s’attendaient à une annonce concrète sur le remboursement des frais de la CPS liés au pathologies radio-induites.

« Je n’oublierai jamais chacun des instants que j’ai vécu à vos côtés », a déclaré Emmanuel Macron qui achevait mardi son premier déplacement en outre-mer depuis le début de la pandémie de Covid-19, et le plus long, 4 jours, qu’un chef de l’État ait jamais fait en Polynésie française. Le Président de la République a prouvé ses talents d’orateur, dont la plupart des annonces sont le fruit de discussions de longue date et de décisions prises avant son séjour. S’il reconnaît la « dette de la nation à l’égard de la Polynésie française » pour avoir permis à la France d’être une puissance nucléaire, il n’a pas pour autant signé de chèque en blanc dans ce domaine. Et annoncé des mesures financières dont certaines se situent au-delà de son mandat actuel.

Il a de nouveau lancé un appel à la vaccination, rappelant que sur les 230 000 doses de vaccin fournies au fenua, 110 000 n’ont pas été inoculées, « et certaines d’entre elles seront périmées en septembre » tandis que « le variant Delta progresse et la situation est critique. Vous aurez sans doute à prendre, nous aurons sans doute à prendre des décisions difficiles, » avant d’exhorter la population à se faire vacciner, d’une voix qui voulait sans aucun doute porter au-delà de la Polynésie.

Sur le chapitre de la santé, le chef de l’Etat s’est aussi engagé à faire avancer le projet d’institut du cancer, « pour développer la recherche, les essais cliniques, mais aussi des traitements ici, en Polynésie française », annonçant l’arrivée d’une mission dans les prochaines semaines pour construire un partenariat entre le Pays, le CHU de Bordeaux et Unicancer, la fédération hospitalière nationale dédiée à la lutte contre le cancer. Enfin, un « nouveau protocole financier » viendra pérenniser les évacuations sanitaires effectuées par l’hélicoptère Dauphin.

Un nouveau prêt de 300 millions d’euros

Sur le plan financier, Emmanuel Macron a confirmé les annonces faites la veille devant les acteurs économiques polynésiens, en soulignant à nouveau qu’« être Français, c’est avoir la solidarité de la France, même quand on ne contribue pas » : la mesure phare est un nouveau prêt de l’Agence française de développement (AFD) de 35,8 milliards de Fcfp pour financer le plan de relance et le soutien à Air Tahiti Nui. L’instrument financier spécifique à la transition énergétique sera un fonds doté d’un peu plus de 7 milliards de Fcfp sur 2023-2026… soit durant le prochain mandat présidentiel. Le dispositif de défiscalisation sera bien prolongé au-delà de 2025, assure le chef de l’Etat. Autre annonce qui contribuera au développement économique, la prise en charge par l’État de la dépollution – leur désamiantage se chiffre en centaines de millions – des sites de défense qui ont été donnés aux communes.

84 millions pour les femmes victimes de violences

La France apporte 700 000 euros (84 millions de Fcfp) au projet d’extension du centre Pu O Te Hau qui accueille les femmes victimes de violences intra-familiales. La première pierre a été posée en mars dernier, et son budget avoisine les 200 millions de Francs. Cette dotation de l’Etat s’ajoute au 60 millions mis par le Pays. Emmanuel Macron a encouragé les femmes à parler : « Il n’y a rien qui justifie de subir des violences ».

 

Et pour mieux accueillir les victimes et recueillir leurs plaintes, le Président de la République promet la création de 4 nouveaux postes d’intervenants sociaux dans les prochains mois. Sur la délinquance, il promet aussi un renforcement des moyens de lutte contre l’ice.

Une nouvelle compagnie du RSMA à Hao

« Parce que nous devons à cet archipel un engagement particulier », a déclaré Emmanuel Macron, une nouvelle compagnie du RSMA sera créée à Hao. En outre, l’armée procèdera au retrait des matériaux qu’elle avait abandonnés à Mangareva et Tureia.

Pas d’annonce réelle sur le traitement réservé par la fonction publique nationale à ses agents polynésiens mais, reconnaît-il, « des injustices se sont installées » et il a chargé le ministère des Outre-mer de proposer des solutions concrètes dans les prochaines semaines sur l’ITR, le CIMM et la prime d’installation. Un comité consultatif État-Pays sera constitué pour examiner ensemble les dossiers.

Nucléaire : la « part d’ombre » entre la République et le fenua

« J’assume », c’est l’affirmation répétée depuis plusieurs mois par le Président Macron, qui reconnaît la dette de la nation française envers la Polynésie.

L’Etat plaide responsable mais pas coupable, le Président affirmant que les militaires et scientifiques de l’époque 1966-1974 ignoraient tout autant que les Polynésiens les effets néfastes des essais atmosphériques. « Il y a une dette mais je ne veux pas qu’elle soit prétexte à toutes les démagogies”, a déclaré Emmanuel Macron. Et il n’a rien annoncé de nouveau par rapport aux conclusions de la table ronde qui s’est tenue à Paris début juillet, alors que nombreux étaient ceux qui espéraient un geste envers les finances de la CPS. Il a précisé sa pensée plus tard, lors de son entretien avec les deux chaînes de télévision : « L’approche ne peut pas être celle de rembourser tout un type de maladie, mais de traiter au cas par cas. » 

Enfin il a évoqué la stratégie indo-Pacifique de la France, se posant en protecteur : « Ici se joue la confrontation entre deux grandes puissances mondiales, il y aura une pression croissante, être Français ici dans ce contexte est une chance. Dans les temps qui s’ouvrent, malheur aux petits, malheur aux isolés ». Et répété que le projet aquacole chinois n’est « pas une bonne idée » face à la « prédation » de la Chine dans la région, où il veut notamment « protéger nos câbles ».

 

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1 Commentaire

  1. jean-luc girard
    28 juillet 2021 à 6h45 — Répondre

    Le blabla habituel du guichetier de chez rothschild …….

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