19 ans après les faits, l’homme qui avait déjà avoué le meurtre de Mokhtaria Chaïb en octobre dernier vient de reconnaître celui de Marie-Hélène Gonzalez, survenu en 1998.
Jacques Rançon lève peu à peu le voile sur l’un des plus grands mystères criminels français. Ce Perpignanais de 54 ans interpellé en octobre dernier pour le meurtre de Moktharia Chaib, a avoué lundi, comme le révèle le quotidien La Montagne, avoir tué la troisième des « disparues de Perpignan », Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, morte en 1998.
Interpellé 17 ans après les faits. Confondu 17 ans après les faits par son ADN, que les progrès scientifiques ont permis de découvrir sur une chaussure de la victime, Jacques Rançon avait avoué l’assassinat de la seconde des disparues, Mokhtaria Chaïb lors de sa garde à vue à l’automne 2014. Dans cette affaire, l’homme avait été mis en examen et placé en détention provisoire le 16 octobre 2014 pour « viol avec arme en récidive et assassinat ». En janvier dernier, il était toutefois revenu sur ses déclarations, affirmant que ces aveux avaient été obtenus sous la pression des enquêteurs.
Jeudi dernier, l’homme avait déjà reconnu une autre agression en 1998 d’une femme alors âgée de 19 ans, également à Perpignan. La victime avait reçu plusieurs coups de couteau au ventre, manquant de peu d’être égorgée en réussissant in extremis à s’échapper.
Il avoue un second meurtre. Entendu une nouvelle fois en garde à vue lundi, Jacques Rançon a donc reconnu le meurtre de la « dernière » des disparues de Perpignan. Des aveux « spontanés », a confirmé son avocat, Me Xavier Capelet sur iTÉLÉ. « Il s’est affalé d’entrée », confie encore un policier dans les colonnes de Midi-Libre.
Marie-Hélène Gonzalez, belle brune de 22 ans, disparaît à la descente de son train en gare de Perpignan, le 16 juin 1998. Son corps est finalement découvert sur un terrain vague non loin de la gare, comme Mokhtaria Chaïb. Comme cette dernière, le corps de Marie-Hélène est mutilé au niveau du sexe, tandis que la tête et les deux mains ont été découpées.
Le corps de Tatiana Andujar toujours introuvable. C’est la première des disparues. La seule dont le corps n’a jamais été retrouvé. Tatiana Andujar, lycéenne aux cheveux noirs de 17 ans, disparaît en 1995 après avoir pris le train de Toulouse pour Perpignan. Les enquêteurs pensent alors à une fugue. Elle n’a plus donné signe de vie depuis. Deux ans plus tard, la scène du crime de Mokhtaria se situe à 500 mètres d’un point d’auto-stop choisi par Tatiana pour rejoindre le village de ses parents. Mokhtaria et Tatiana, deux jolies brunes au destin funeste : l’affaire des disparues de la gare est née. Dans la ville de Perpignan, la psychose d’un tueur en série grandit. Une troisième disparition vient l’alimenter quelques mois plus tard, celle de Marie-Hélène…
Mais Jacques Rançon ne risque pas d’être inquiété pour la disparition de Tatiana, en 1995. L’homme, originaire de Picardie, dispose en effet d’un alibi solide : condamné en 1994, à huit ans de réclusion pour viol sur sa compagne de l’époque, c’est seulement en 1997, à sa sortie de prison, qu’il vient s’installer à Perpignan.