Moetai Brotherson a évoqué les conséquences de la dissolution de l’Assemblée nationale. Il estime que les trois députés sortants sont les meilleurs candidats possibles, et espère que la gauche française, parmi laquelle siégeaient les députés polynésiens depuis 2022, se rassemble, « parce que l’enjeu est de taille. » Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.
Bien évidemment, impossible pour le président polynésien de ne pas évoquer la dissolution de l’Assemblée nationale à l’issue du scrutin européen de dimanche. En 2022, son parti, le Tavini Huiraatira, avait réussi le tour de force d’envoyer au palais Bourbon trois députés indépendantistes, dont lui-même. Une élection historique sur fond de rejet du parti autonomiste Tapura Huiraatira, aux affaires de 2014 à 2023. Mais deux ans après les législatives et un an après les territoriales victorieuses pour le parti indépendantiste, l’exercice du pouvoir lui a fait perdre de sa superbe, et l’opposition autonomiste ne boudera pas la possibilité de prendre sa revanche électorale le 29 juin et le 6 juillet.
« Je suis confiant » assure toutefois Moetai Brotherson, qui a été député GDR de 2017 à 2023, avant d’occuper la Présidence de la Polynésie française. « Je pense qu’on a toujours potentiellement les meilleurs candidats. Les trois députés sortants s’ils se représentent, sont pour moi les meilleurs candidats, sans préjuger d’éventuels nouveaux candidats que présenteront les autres partis. Mais s’ils représentent les mêmes personnes qu’en 2022, je ne vois pas en quoi ça changerait la donne de leur côté », a estimé le président polynésien.
Pour l’heure, les députés sortants n’ont pas officiellement déclaré leurs intentions pour ces législatives anticipées. Une réunion du parti a eu lieu à huis clos dimanche, tandis qu’en face, l’opposition est aussi en pleine réflexion. Moetai Brotherson, qui rejoint la Polynésie dès demain, évoque des discussions entre les députés et les instances dirigeantes du parti à son retour, « pour définir notre stratégie à ces législatives qui vont, arriver très vite et se dérouler également très vite puisqu’il y aura à peu près deux semaines de campagne ».
Le président polynésien dit aussi « observer de près » les appels à l’union à gauche. En 2022, les candidats du Tavini Huiraatira s’étaient présentés sous l’étiquette Nupes, et aujourd’hui les premiers appels à renouveler l’union se heurtent, entre autres, à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. « À un moment donné, si la gauche veut que ça fonctionne, il va falloir effectivement que certains egos arrivent à s’effacer. Parce que l’enjeu est de taille : si la gauche ne veut pas être réduite à la portion congrue (…), il est temps de se mettre autour d’une table et d’y aller ensemble ».
Avec Outremers 360°