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Dissolution et législatives : silence au Tavini

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Ni les députés bientôt sortants, ni Oscar Temaru n’ont voulu s’exprimer dimanche après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et du retour aux urnes dans moins d’un mois. Comme le camp autonomiste, le Tavini a peu de temps pour colmater ses fissures.

Après avoir appelé à l’abstention, le Tavini peut se féliciter : plus de 86% des électeurs polynésiens ne sont pas allés voter. Mais Tematai Le Gayic, Steve Chailloux et Mereana Reid-Arbelor ne s’attendaient sans doute pas à se retrouver ex- futurs députés à peine leur café terminé ce dimanche matin.

Après une matinée passée à repousser les demandes des médias, une réunion était convoquée au QG de Faa’a dimanche après-midi à 16h30. Une cinquantaine de personnes étaient présentes. Mais les journalistes ont été priés de rebrousser chemin. Pas de déclaration ce dimanche, et aucun rendez-vous encore pris pour ce lundi. Quant à Moetai Brotherson, il n’est pas sur le territoire, mais à Paris pour la signature du renouvellement de la convention santé avec l’État, et doit rentrer dans le courant de la semaine.

Il est vrai que le Tavini se retrouve dans une position délicate. Ces trois places au Palais-Bourbon vont être remises en jeu avant même la moitié du mandat, et un peu plus d’un an après l’arrivée au pouvoir de Moetai Brotherson. Les sons de cloche discordants en provenance de la présidence, de l’assemblée de la Polynésie, de l’Assemblée nationale, et du parti, peignent tant de nuances de bleu ciel qu’un scrutin aussi majeur que des élections législatives, difficile à ignorer, est délicat à aborder. Le dégagisme qui avait porté ces nouveaux venus à Paris en 2022, prélude aux territoriales de 2023, est émoussé.

Y retourner, et avec quels candidats ? Mereana Reid-Arbelot y était allée à reculons, et certains de ses collègues parisiens commencent à trouver indécentes ses allusions au poste plus rémunérateur qu’elle a du quitter. Tematai Le Gayic avait, dit-on, des ambitions municipales pour 2026. Steve Chailloux semble le moins impliqué des trois dans son mandat de député. Faut-il à nouveau présenter le scrutin qui s’annonce comme une sorte de référendum avant l’heure, ou inciter à l’ignorer ? Et puis, y retourner avec qui, même si Tematai Le Gayic a fait le job en accueillant au fenua Mathilde Panot et Younous Omarjee ? Autant de questions qui devront trouver leur réponse dans les jours qui viennent.