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Dissoudre Tarahoi ? Une idée « farfelue » et « irresponsable » pour Moetai brotherson


Interrogé sur les conséquences qu’il tirait des résultats des législatives, le président du Pays a assuré que rien ne justifiait une démission de sa part, ou même une dissolution de l’Assemblée de Polynésie, suggérée par le Tapura.

Un parti au pouvoir « minoritaire », un président qui serait devenu « illégitime » et une question, posée très directement par Tepuaraurii Teriitahi : « Entendez-vous démissionner de vos fonctions et seriez-vous favorable à une dissolution de notre assemblée ? ». C’est ainsi que la Tapura a mis, ce matin, les pieds dans le plat des résultats des élections législatives. La représentante rouge avait fait ses comptes : 53 010 électeurs et 52,9% des suffrages pour le Amui Tatou – si on ajoute les résultats du second tour et ceux du premier dans la première circonscription -, 43 637 voix et 43,6% pour le parti indépendantiste et surtout « 18 000 électeurs » qui ont « tourné le dos à votre gouvernement et votre idéologie » en deux ans.

Des additions qui n’ont pas semblé perturber Moetai Brotherson. Le président l’a déjà dit : malgré la pertes de deux sièges de députés, ces législatives ont surtout prouvé que le Tavini « était bien le premier parti du pays », le Amui Tatou devant diviser ses voix entre plusieurs structures indépendantes, et souvent rivales. Il est d’ailleurs rejoint dans cette analyse par certains opposants, comme Nicole Sanquer qui tient à la « diversité d’opinions » côté autonomistes. Aussi a-t-il commencé sa réponse en ironisant sur la division de l’ex-camp rose dans l’hémicycle de Tarahoi, où les trois représentants A here ia Porinetia siègent en non-inscrits, et à l’extérieur du Tapura. « Je constate que vous n’êtes pas tous habillés de la même couleur et que vous n’avez pas encore fait la fusion au sein d’un nouveau groupe Amui Tatou. Vous voulez garder votre pré-carré, c’est le début de la division ? », s’amuse-t-il.

Majorité « solide » et tournée vers les municipales

« En 2022, c’était un 3 – 0 magnifique. Je ne vous ai pas entendu à l’époque remettre en cause la légitimité du président Fritch, lui demander de démissionner ou de demander la dissolution de l’assemblée », poursuit le président. Applaudissements nourris dans les rangs du Tavini, ceux, pour Moetai Brotherson d’une « majorité solide ». Pas de « blocage des institutions », et donc pas de « motif de dissolution » insiste le chef du gouvernement, pour qui il serait « irresponsable de ramener l’instabilité » en lançant un chamboulement institutionnel coûteux et délétère pour l’activité économique. « Je pense que c’est vraiment la pire des idées que vous ayez eu depuis un an ».

La majorité bleu ciel n’aurait donc pas le temps pour les « questions farfelues » et serait déjà « sur le pied de guerre pour les prochaines échéances électorales ». « Rendez vous en 2026 », donc.

Le Tavini « sauve les apparences »

Pas de quoi convaincre Tepuaraurii Teriitahi. « Apparemment, il n’a pas tiré beaucoup de conséquences [des résultats des législatives, ndr], puisque quand je l’entends tout va bien, le parti et la majorité sont plus unis que jamais. Il appelle aux applaudissements, mais on a bien vu qu’il y en a certains qui n’ont pas applaudi, surtout pas le président de l’assemblée qui avait l’air plus mécontent qu’autre chose. On peut toujours essayer de sauver les apparences, mais moi ce que je veux c’est que notre pays garde une stabilité et qu’à un moment donné, la population ouvre les yeux sur l’action de ce gouvernement qui met plus de poudres aux yeux qu’autre chose ».

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