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Dix ans pour changer les habitudes alimentaires en Polynésie

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Le Pays a lancé ce matin les tables rondes de la transition alimentaire. Les acteurs concernés par ce « projet de société » vont travailler sur la base d’un diagnostic du système alimentaire établi par les équipes du projet Protege en Polynésie française, mené par la Communauté du Pacifique Sud. De la production à l’achat et de l’achat au régime alimentaire, tous les domaines doivent évoluer de concert pour aboutir à un mode d’alimentation sain, abordable et durable.

La crise sanitaire a mis en évidence l’urgence de remédier à la prépondérance du surpoids en Polynésie : 70% de la population en souffre et 90% des décès liés au Covid sont corrélés à des comorbidités dont la première est l’obésité. Un diagnostic « sans fard » du système alimentaire polynésien sert de point de départ aux tables rondes de la transition alimentaire pour remédier à cette épidémie d’obésité. Nos systèmes de production ont un fort impact sur l’environnement, les modes d’alimentation actuels entraînent des coûts importants en matière de santé, et sur le plan économique : d’après la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), manger sainement pèse plus lourd sur le portefeuille du consommateur, partout dans le monde. Rien de bien nouveau pour les acteurs du secteur qui travaillent déjà à améliorer par exemple l’approvisionnement en produits locaux. Jacques Raynal, ministre de la Santé estime qu’on est « capable en Polynésie d’augmenter la production agricole et de l’organiser pour qu’il y ait une appropriation de sa propre alimentation ». Le schéma directeur « Agriculture » annonçait déjà de grands travaux dans le domaine. « Mettre à disposition des terres agricoles, stimuler la création de jeunes agriculteurs », énumère le ministre de la Santé.

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Le début de dix ans de changement

L’idée pour ces tables rondes est de dégager des actions concrètes à mettre en place dans les mois qui viennent et dont les résultats devraient être visibles sur les dix prochaines années. Éducation à une alimentation plus saine, accès à des produits plus sains malgré un isolement géographique ou de faibles revenus, développement de l’agriculture biologique et durable … Les pistes de travail sont nombreuses et complémentaires. Le but est de réduire l’impact d’une mauvaise alimentation sur le budget de la santé. Philippe Courau, directeur de l’agriculture explique que d’après cette étude, « bien manger, ça coûtera moins cher que ce qui se fait actuellement ». Les habitudes locales d’alimentation sont plutôt sucrées et en quantité exagérée : « le château » dans l’assiette est assez courant, comme le rappelle le ministre de la Santé. C’est cette « quantité d’alimentation achetée, préparée et mise sur la table des foyers qui est inutile et néfaste » comme l’explique le Directeur de l’agriculture. D’où l’importance d’une éducation à la nutrition.

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Ce long processus constitue un « projet de société » comme l’a qualifié le président du Pays, et nécessite un suivi et un dialogue continu. Les deux autres journées de ces tables rondes auront lieu les 9 et 10 novembre prochains. Elles sont portées par la Direction de la santé, la Direction de l’agriculture et la Direction de la modernisation et des réformes de l’administration (DMRA) en partenariat avec le projet Protege de la Communauté du Pacifique Sud.

Philippe Courau, directeur de l’agriculture ©MB/Radio1

Le président du Pays Édouard Fritch, accompagné du vice-président Tearii Alpha, a ouvert cette journée de discussion ©Présidence