Si Édouard Fritch juge les chiffres de l’épidémie « satisfaisants voire rassurants », le président a aussi précisé que 10 cas de variants avaient été détectés dans le pays. Sept d’entre eux sont des cas importés, trois autres des « cas contacts issus de la même famille ».
L’ouverture d’une session extraordinaire de l’assemblée, ce matin, a été l’occasion d’un point détaillé de la situation épidémique du fenua. Une situation sanitaire qu’Édouard Fritch qualifie, dans son discours introductif, de « satisfaisante voire rassurante ». Il est vrai que les chiffres publiés par la Direction de la santé sont au plus bas depuis le début de la vague épidémique : seulement 9 personnes hospitalisées en filière Covid, dont 4 en réanimation et moins de 80 nouveaux cas en une semaine. En un mois, la Polynésie a détecté moins de cas qu’elle n’en enregistrait en 48 heures au plus fort de l’épidémie. Une accalmie qui n’est pas à mettre au crédit de l’interdiction des vols touristiques ou de la quatorzaine : au moment de leur application, entre le 3 et le 8 février, les autorités ne comptaient pas plus d’une centaine de cas par semaine, soit vingt fois moins qu’à la mi-novembre. La fin de la vague est avant tout dûe au cycle épidémique et, comme le souligne Édouard Fritch, aux « efforts des Polynésiens depuis la mi-octobre 2020 ».
Pas « d’effet dévastateur comme présenté par les autorités nationales »
L’inquiétude, pourtant, ne vient pas de ces chiffres généraux mais de ceux des Covid « mutants ». Un peu plus d’une semaine après la première détection du variant britannique au fenua, le président compte « 10 cas identifiés ». « Sur ce total de 10 cas, 7 cas sont importés et trois cas contact issus de la même famille », précise-t-il, estimant que la limitation des contaminations locales prouve l’efficacité du test par autoprélèvement à J+4, qui était en application jusqu’à la mise en place de la quatorzaine. « Les 7 cas positifs au virus variant n’ont pas, fort heureusement, provoqué jusqu’à présent, un effet dévastateur comme cela nous l’avait été présenté par les autorités nationales, pointe Édouard Fritch qui avait déjà relativisé, la semaine passée, la dangerosité de ce Covid mutant. Le variant est désormais bien présent à Tahiti et n’a pas provoqué de flambée épidémique, à ce jour. Dieu merci ».
Le nombre de décès appelle à la prudence
« Le seul point désolant est le nombre cumulé de décès » précise Édouard Fritch dans son point de situation sanitaire. La Polynésie comptabilise 136 décès liés à l’épidémie, dont une centaine a eu lieu entre novembre 2020 et janvier 2021. « C’est ce qui m’a amené à affirmer devant les Polynésiens, le 11 février dernier, qu’une flambée épidémique conduit à une flambée des hospitalisations et une augmentation des décès de personnes affaiblies par une comorbidité, ajoute le président. C’est en ayant tiré les leçons de cette période que nous avons pris des précautions contre les virus variants. Nous avons accepté la décision prise par le Premier ministre, Jean Castex, de fermer les frontières ».