Bedminster (Etats-Unis) (AFP) – Le prochain président américain Donald Trump retournera dimanche soir à New York après un week-end de consultations dans l’un de ses golfs, promettant un gouvernement talentueux et diversifié, et peut-être le général au franc-parler James Mattis à la tête du Pentagone.
« Que des bons rendez-vous », s’est félicité le républicain qui prendra ses fonctions le 20 janvier et a loué tout au long de la journée les « gens très bien » venus lui rendre visite.
Le vainqueur de la présidentielle du 8 novembre se trouvait depuis vendredi soir dans le golf Trump de Bedminster, dans le New Jersey, un luxueux refuge à une heure et demie de route du tumulte de Manhattan, où il était cloîtré depuis son élection.
Donald Trump distille des indices ici et là sur ses préférences, alors qu’il doit monter dans les prochains jours et prochaines semaines l’administration qui prendra les rênes des Etats-Unis après le départ de Barack Obama.
A ce jour, il a nommé une poignée d’hommes controversés et contestés par les démocrates et les associations de défense des droits civiques, notamment à la Justice et la sécurité nationale, mais il a aussi pris soin d’ouvrir le cercle de ses consultations, recevant des républicains modérés, des anciens ennemis, des personnalités de la société civile et des entrepreneurs.
Dimanche matin, c’est le général à la retraite James Mattis, vétéran des guerres d’Irak et d’Afghanistan, qui a été complimenté par le 45e président des Etats-Unis, après avoir été reçu à Bedminster samedi.
« Le général James Mattis dit +l’enragé+, qui est un possible secrétaire à la Défense, a été très impressionnant hier. Un vrai général parmi les généraux! », a écrit Donald Trump sur Twitter.
Mike Pence, le vice-président élu, a vanté dimanche sur Fox la « carrière militaire légendaire » du général.
Le général à la retraite Jack Keane a indiqué à la radio NPR s’être vu proposer le poste de secrétaire à la Défense mais l’avoir refusé pour des raisons personnelles. Il a dit avoir recommandé James Mattis et David Petraeus, ancien général et chef de la CIA.
Samedi, le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, a également fait le déplacement à Bedminster. Les deux hommes ont parlé des affaires du monde, selon leur compte-rendu, et Mike Pence a confirmé que l’ancien contempteur de Donald Trump était un potentiel futur chef de la diplomatie.
– ‘Pas drôle du tout’ –
Après un début de journée à l’église en compagnie de Mike Pence, Donald Trump a enchaîné une série de 12 rendez-vous, notamment avec des personnalités noires, comme le fondateur de la chaîne de télévision BET, Robert Johnson, et le républicain de l’Oklahoma T.W. Shannon.
Il a aussi vu le gouverneur du New Jersey Chris Christie, marginalisé au sein de l’équipe de transition, l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, autre prétendant au département d’Etat, ainsi que Kris Kobach, virulent élu anti-immigration du Kansas.
L’entourage de Donald Trump s’efforçait au même moment de défendre certaines des nominations déjà actées.
Le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, un ultra-conservateur nommé ministre de la Justice, est accusé de propos racistes il y a plusieurs décennies; les démocrates du Sénat pourraient tenter de bloquer ou ralentir sa nomination. Et Michael Flynn, le général nommé conseiller à la sécurité nationale, a écrit en février sur Twitter que « la peur des musulmans est rationnelle ».
« Il y a à l’évidence des aspects de cette religion qui sont problématiques », a affirmé Reince Priebus, président du parti républicain et futur secrétaire général de la Maison Blanche, sur ABC. « Mais ce n’est certainement pas le cas pour tous les gens de cette religion. »
Le bras droit de Donald Trump a également dû défendre son patron après la révélation que le milliardaire avait rencontré cette semaine trois entrepreneurs immobiliers indiens avec qui l’organisation Trump travaille, soulevant la question de conflits d’intérêts entre les responsabilités du président républicain et ses affaires.
« Nous respecterons toutes les lois, et le directeur juridique de la Maison Blanche passera tout en revue », a assuré Reince Priebus.
Si le président Trump a réussi à dissiper l’atmosphère d’improvisation des premiers jours, il continue de semer le trouble par ses commentaires sur Twitter.
Après avoir exigé des excuses de l’équipe de la comédie musicale « Hamilton », qui avait interpellé Mike Pence lors d’une représentation vendredi à New York, Donald Trump s’en est pris dimanche à l’émission satirique Saturday Night Live, où Alec Baldwin joue son personnage.
« L’émission est complètement biaisée », a-t-il dénoncé. « Pas drôle du tout. Temps d’antenne égal pour nous ? »
© AFP Don EMMERT
Le président élu américain Donald Trump et l’ancien maire de New York Rudy Giuliani au club house de M. Trump, à Bedminster dans le New Jersey le 20 novembre 2016