ACTUS LOCALESÉCONOMIEÉVÉNEMENTPOLITIQUESANTÉSOCIALSOCIÉTÉ E. Fritch, traitement de ferveur Lucie Rabreaud 2021-09-05 05 Sep 2021 Lucie Rabreaud ©Présidence Les deux chaînes polynésiennes ont retransmis la cérémonie du mémorial polynésien organisée par le président du Pays Édouard Fritch, accompagné des responsables des Églises, samedi soir. 500 bougies ont été allumées en hommage aux disparus et le président a appelé à la « solidarité » pour combattre le virus. De longs discours empreints de compassion et de religiosité ont rythmé cette célébration œcuménique organisée par le président Édouard Fritch, accompagné des responsables des Églises, filmée vendredi soir à huis clos et retransmise sur les deux chaînes polynésiennes samedi soir. Avec au cou un long collier où pendait une croix, le président a rappelé que la pandémie « nous affectait tous » : « C’est une période de tristesse et d’incertitude au cours de laquelle de nombreuses vies ont été perdues. Pendant des mois nous avons suivi des données, des chiffres et des courbes nous montrant le taux d’infection et le nombre de personnes décédées. » Il a appelé à la « solidarité », seule façon de « surmonter et combattre le virus », puis à l’union pour la journée du 5 septembre où il a proposé un jeûne de 6h à 12h en hommage aux victimes et en soutien aux malades. « Que ce temps de recueillement puisse apporter sympathie, réconfort et espérance. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/09/CELEBRATION-FRITCH-1.wav Ce sont ensuite les responsables des différentes Églises qui ont pris la parole. Monseigneur Cottenceau, archevêque de la Polynésie française, s’est adressé à Dieu : « Donne force et courage à tous ceux et celles qui luttent pour sauver des vies. Reconnais l’appel que nous faisons monter vers toi. Change notre nuit en lumière. » Il a également parlé de solidarité : « Le chacun pour soi n’a pas sa place dans une stratégie de victoire. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/09/CELEBRATION-COTTENCEAU-2.wav François Pihaatae, président de l’Église Protestante ma’ohi, a annoncé le soutien des Églises protestantes du Pacifique : « Elles seront aussi avec nous pour le jeûne et la prière ce dimanche 5 septembre. C’est le message que j’ai reçu cette semaine du président qui me souhaite un bon courage. » Enfin les représentants de la Communauté du Christ et de l’Église de Jésus Christ des Saints des derniers jours ont également exhorté à la solidarité : « Nous ne pourrons pas vaincre cette pandémie en nous fermant aux autres. » Au marché, pas le temps pour le jeûne et la prière Sur le marché dimanche matin, on soupirait au sujet de cette cérémonie et du jeûne… La cérémonie ? « S’ils ont le temps de le faire », ironisait-on, laissant entendre que les familles doivent essayer de travailler pour leur nourrir leurs familles, voire même affronter les décès de leurs proches avec toutes les répercussions que cela engendre. Concernant le jeûne, « c’est trop tard » pour l’une, énervée d’avoir vu le président enterrer son directeur de cabinet Sylvestre Bodin comme il l’entendait alors que les Polynésiens doivent se plier à la stricte réglementation en vigueur pour leurs proches disparus. Et pour un autre, pas question de jeûner, il y a le travail, il faut être en forme. Difficile de savoir si cette célébration œcuménique aura plus soulagé ou agacé la population polynésienne… « N’abandonnons pas la Polynésie française aux mystiques » Le délégué à la laïcité d’une loge polynésienne du Grand Orient de France a fait parvenir à la rédaction un courrier intitulé « La République française et laïque abandonne-t-elle la Polynésie à la prière et au jeûne ? » Il rappelle son attachement au principe de laïcité, « écorné par l’appel au jeûne de notre président qui ne semble s’adresser qu’aux croyants ». « Nous croyons fermement à une autre arme pour lutter contre cette crise : c’est la laïcité, avec ce qu’elle inclut de bienveillance et de pédagogie envers l’autre, au profit de tous, croyants ou non. » La lettre se termine sur un appel à l’État pour soutenir l’effort sanitaire : « n’abandonnons pas la Polynésie française aux mystiques. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)