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Eau, assainissement, aires marines… La feuille de route de l’Office français de la biodiversité

Spécialiste des milieux aquatiques, Franck Connan travaillait jusqu’à cette année au sein du Programme régional océanien pour l’environnement, à Apia. ©C.R.


L’Office français de la biodiversité, établissement public de l’État fraîchement créé, a signé en début d’année une convention avec le Pays pour l’accompagner sur certains dossiers environnementaux. Rencontre avec son nouveau représentant au fenua, Franck Connan. 

Une nouvelle plaque, de nouvelles têtes, mais toujours le même cap. Créé par l’État en 2016 pour fusionner plusieurs organismes liés à l’environnement, l’Agence française pour la biodiversité a disparu début 2020. Elle a été dissoute dans l’Office français de la biodiversité (OFB), qui a dans le même temps absorbé l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Pas de séisme à l’antenne polynésienne de l’établissement, située à Paofai. Les étiquettes changent, mais la mission reste la même : « Fournir un appui et un accompagnement au Pays quand il le sollicite », pointe Franck Connan.

Le nouveau délégué territorial de l’office rappelle qu’une convention-cadre a été signée dès le mois de janvier entre le Pays, pleinement compétent en matière d’environnement, et l’OFB. Il s’agit désormais de la détailler et de la concrétiser. Son équipe, peu nombreuse mais spécialisée, intervient régulièrement sur des actions de sensibilisation, fournit un appui sur des dossiers techniques et peut aider à obtenir des soutiens financiers.

C’est d’abord sur la question de l’eau que ce partenariat devrait se développer. Accès à l’eau potable, bien sûr, mais surtout accès à l’assainissement. En la matière, ce sont les communes sont à la manœuvre, avec des résultats divers, et le fenua, pas aidé par sa géographie, a globalement pris du retard. Le gouvernement l’a déjà affirmé : il veut créer les conditions d’un réel changement de braquet. Schéma directeurs, stations d’épuration ou assainissement privé, réseau de tuyaux et émissaires marins… Le chantier est important en termes d’infrastructures, et la Polynésie peut compter sur le soutien, au travers de l’OFB, de la « solidarité interbassins ». Un fonds qui a investit près de 35 milliards de francs ces 10 dernières années au niveau national.

Des crêtes au récif

Si le Pays et l’État sont prêts à avancer main dans la main sur le sujet, c’est que l’enjeu dépasse largement les questions d’urbanisme. Comme le rappelle Franck Connan, les eaux usées, comme la mauvaise gestion des déchets ou des espèces envahissantes, font partie des « pressions » les plus intenses sur les milieux marins côtiers.

L’OFB devrait aussi intervenir, de façon moins appuyée, dans les travaux d’aires marines lancées par le Pays. Les aires marines éducatives, mais aussi pourquoi pas l’aire marine gérée (Tainui Atea) créée en 2018 sur l’essentiel de la zone économique exclusive. « La convention cadre nous invite plus généralement à travailler avec les institutions du Pays sur la préservation de la biodiversité, avec un focus sur les milieux marinx », précise le délégué territorial. Si Franck Connan a été choisi pour ce poste, c’est avant tout pour son parcours : il était jusqu’à présent rattaché au PROE, une organisation régionale de préservation des océans, et a pendant plusieurs années travaillé sur des projets financés au niveau international. « Nous pouvons aider à monter des dossiers, à faire des levées de fonds quand c’est nécessaire », explique-t-il. Ou soutenir l’effort d’intégration régionale du fenua sur les questions environnementales.

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