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Économie bleue : l’antisèche de l’ISPF avant le Blue Climate Summit

© Haut-commissariat

À quelques jours du Blue Climate Summit, l’Institut de la statistique de la Polynésie française publie son étude sur le poids de l’économie bleue. En 2019 (pré-pandémie), après 5 ans de croissance soutenue, elle représentait 5,2% du PIB et 4,5% de l’emploi salarié. Ce sont les services portuaires qui ont le plus progressé sur la période. La pêche a toujours un important potentiel de développement, mais doit être encadrée et surveillée. 

Dotée du 2e domaine maritime mondial, la Polynésie trouve dans l’économie bleue un potentiel de développement prometteur. L’ISPF a examiné la croissance de ce secteur entre 2015 et 2019 et sa part dans l’économie du pays, en prenant en compte la pêche, la perliculture et l’aquaculture, le transport maritime, la fabrication et la réparation navale et la plaisance et la location de voiliers.

Globalement, l’économie bleue ainsi définie représentait en 2019 une valeur ajoutée de 28,5 milliards de Fcfp, en hausse de 9% par rapport à 2015. Composée à 90% d’entreprises individuelles, elle représente 2 949 emplois équivalent temps plein, soit 4,5% de l’emploi marchand, dont près de la moitié dans les services et le transport maritime.

La branche transports maritimes, services portuaires, plaisance, fabrication et réparation navale représente à elle seule 66% de la valeur ajoutée de l’économie bleue.

La pêche et l’aquaculture, elles, représentent 2% du PIB polynésien et emploient plus de 1 100 personnes. Les produits de la mer sont d’abord destinés à la consommation locale : 13 500 tonnes contre 1 600 tonnes exportées. La pêche de subsistance est conséquente : 4 poissons sur 5 ne sont pas achetés. Le nombre de navires de pêche hauturière est passé de 61 en 2015 à 72 en 2019, et on compte 350 bateaux pour la pêche côtière. L’ISPF note que la surveillance de la ZEE, la mise en place de rahui pour protéger les stocks et un zonage des pêches plus fin sont essentiels pour un développement harmonieux du secteur.

Quant à l’aquaculture, 90% de son chiffre d’affaires sont générés par l’élevage de crevettes bleues dont la production a bondi de 60% entre 2015 et 2019. L’élevage de paraha peue, touché par des maladies bactériennes, a chuté de 10 à 20 tonnes par an sur la même période.

Enfin la perliculture compte 693 producteurs de nacres et de perles, et emploie 842 personnes en équivalent temps plein. Le prix du gramme est passé de 590 Fcfp en 2015 à 270 Fcfp en 2020. La perliculture ne représente plus que 0,5% du PIB. 72% de la surface qui y est consacrée est localisée aux Tuamotu, où une surmortalité des huîtres et les larves est constatée par endroits, ainsi qu’une pollution plastique directement liée à l’exploitation. Le développement de la filière, ces dernières années, s’est concentré aux Gambier.

Poissons et perles représentent 54% des recettes polynésiennes à l’export, de l’ordre de 8,5 milliards par an en moyenne.

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