L’IEOM, l’ISPF et l’AFD, parties prenantes des comptes économiques rapides (Cérom), ont présenté une première estimation des comptes de l’année 2021 dont la version définitive sera publiée en décembre 2024. Avec 2,4% de croissance du PIB, la Polynésie présente un rebond estimé positif après la perte de croissance de 7,2% en 2020. Les dispositifs d’aide mis en place par le Pays et l’État pendant la crise ont permis de soutenir l’emploi et donc la consommation des ménages qui contribue pour 1,7 points à la croissance.
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L’année 2021 marquée par la crise Delta et un nouveau confinement affiche tout de même un premier bilan économique positif. C’est le constat que permettent de faire les comptes économiques rapides (Cerom) qui ont été présentés ce mercredi par les différentes parties prenantes du projet lors d’une conférence de presse – ISPF, IEOM et AFD. Le PIB se redresse en 2021 et gagne 2,4% par rapport à 2020 où il perdait 7,2%. « Le PIB atteint 611 milliards de francs courants, soit 13 milliards de gain sur un an après avoir perdu 40 milliards en 2020 ».
C’est la demande intérieure qui en est l’origine en contribuant pour 3 points à la reprise, avec la consommation des ménages qui porte la croissance pour 1,7 points. Elle a progressé de 2,5 points « sous l’effet d’un pouvoir d’achat dynamique et d’un marché du travail en rebond ». En revanche le commerce extérieur contraint la croissance avec -0,7 points, avec une forte reprise des importations de biens – -2,1 points sur la croissance – mais une faible reprise des exportations à cause des restrictions sanitaires.
Sans surprise pour les auteurs de l’étude, il n’y a toujours pas de retour à un niveau de croissance égal à celui de 2019 et il est même « encore trop tôt pour établir des prévisions pour 2022 » indique le directeur de l’IEOM en Polynésie, Fabrice Dufresne. En revanche « les chiffres du tourisme des six premiers mois de l’année 2022, avec 30 000 touristes au 1er trimestre, donnent des signaux extrêmement favorables ».
« Les soutiens publics ont permis de sauvegarder les emplois, donc le niveau de consommation des ménages et puis la trésorerie et la situation des entreprises »
Les spécialistes précisent ne jamais avoir pensé qu’un retour au niveau d’avant crise serait possible en si peu de temps. La comparaison avec la métropole n’est pas forcément utile puisque le calendrier des effets du Covid n’est pas le même, que les dynamiques économiques ne sont pas les mêmes et que les amortisseurs sociaux présents en métropole n’existent pas en Polynésie. La croissance du PIB en 2021 est estimée positive compte tenu du contexte : fermeture des frontières en février, reprise du tourisme seulement au mois de mai, juste avant la vague Delta à partir de la fin du mois d’août, suivi d’un confinement. D’autre part on peut noter que la reprise est plus rapide qu’après la crise économique de 2008. Un effet de la réaction différente du Pays face à la crise. « Il faut rappeler tous les dispositifs d’aide mis en place par le Pays, de sauvegarde de l’emploi – Diese et Deseti – qui représentent près de 30 milliards » indique Fabrice Dufresne. « Mais aussi les dispositifs de sauvegarde des entreprises déclinés par l’État : 30 milliards pour le Fonds de solidarité des entreprises et près de 54 milliards de prêts garanti par l’État » (PGE).