Le président du Pays, qui a reçu ce mercredi les présidents de groupes de l’assemblée de Polynésie Française, s’est exprimé pour l’organisation du second tour des municipales le 21 juin au fenua. Une date qui doit encore être entérinée par le Premier ministre Édouard Philippe.
Au lendemain du premier tour des élections municipales, le 15 mars dernier, Paris avait décidé de reporter le second tour, prévu dès le 22 mars, par crainte d’une accélération de l’épidémie de coronavirus. Une loi d’urgence adoptée le 23 mars précisait tout de même que l’élection des conseillers municipaux était acquise et leur entrée en fonction « reportée à une date ultérieure », du même que les élections de maire. L’idée : sanctuariser les victoires au premier tour. Mais dans beaucoup de communes, un second tour est nécessaire pour départager les listes et candidats. Pas question de séparer les deux votes par une trop longue période : l’élection doit, au terme de la loi, être convoquée au plus tard à la fin mai, pour un vote avant la fin juin. Faute de quoi tout le scrutin devrait être recommencé. Aucune date n’a pour le moment été fixée en Métropole. Mais « pour la Polynésie française, la loi permet de tenir le second tour séparément de celui de métropole après avis du président du Pays et consultation du comité de scientifiques », rappelle la présidence du Pays dans un communiqué diffusé ce mercredi soir.
Et la Polynésie compte bien se saisir de cette opportunité. L’épidémie étant aujourd’hui « sous contrôle » et le confinement ayant été allégé depuis le 29 avril, le gouvernement estime que l’élection peut être organisée « sans risque sanitaire particulier dès lors que les gestes barrières sont respectés et que des protocoles adaptés sont mis en place dans les bureaux de vote ». Reste à fixer la date, décision à laquelle les présidents de groupes de l’APF et le Syndicat pour la promotion des communes ont été « associés ».
Les tavana ont semble-t-il proposé que le scrutin se tienne le 14 juin. L’opposition aurait, elle, insisté sur la nécessité d’acter un « déconfinement total » avant le scrutin pour que les conditions du vote soient « sereines ». « Le gouvernement, pour sa part, a estimé qu’un délai raisonnable était nécessaire et a proposé de retenir la date du 21 juin », écrit la présidence.
Cette proposition devrait donc être soumise à l’État : c’est le Premier Ministre Édouard Philippe qui fixera la date de l’élection par décret. Pour l’heure, elle prend la forme d’un vœu du conseil des ministres qui vient d’être publié au Journal officiel.