Édouard Fritch savourait samedi soir l’élection au premier tour de Moerani Frébault, et les résultats du Amui Tatou dans les 2e et 3e circonscriptions, rappelant qu’il était l’artisan de cette liste rose. Il espère que ce sera l’ébauche d’une alliance plus durable, et regrette que Naumi Mihuraa s’en soit dissociée, « un préjudice important » pour la crédibilité des autonomistes.
Après l’annonce des résultats samedi soir, Édouard Fritch a voulu rappeler l’impulsion, et les sacrifices consentis par le Tapura pour parvenir à présenter un front uni aux élections législatives. « Ça n’a pas été facile, nous avons dû céder les autres sièges à nos partenaires, alors que nous étions le parti le plus important, le parti le plus fort. Mais divisés, nous étions condamnés à perdre encore une fois. »
Le score de Pascale Haiti-Flosse : « C’est quand même une surprise »
Et même si le Amui Tatou n’est pas parvenu à additionner le plein des votes autonomistes de 2022, le président du Tapura déclare : « On nous donne raison non seulement sur la première, c’est une circonscription qui était à notre portée, mais aussi sur la seconde avec le score de Nicole Sanquer et sur la troisième, c’est quand même une surprise, avec le score de Pascale Haiti-Flosse. »
Un « pacte de longue durée »
Pour Édouard Fritch, qui reconnaît que la confiance entre la population et les autonomistes a connu « une rupture en 2022 et 2023 », mais il voit dans les résultats de ce premier tour le signe que les électeurs sont prêts à « redonner » cette confiance. L’opposition n’a de cesse de dénoncer une « alliance de circonstance ». « Aux hommes politiques d’en tirer les leçons », dit-il.
Le Amui Tatou dispose-t-il d’un réservoir de voix pour le deuxième tour ? Par comparaison avec 2022, le Amui Tatou n’a pas fait le plein des voix autonomistes. « Je ne désespère pas que nos candidats qui représentent une volonté forte de rester dans la République, de créer dans ce pays une espèce de balancier par rapport au gouvernement et à l’assemblée de la Polynésie, soient vus là comme une chance de rééquilibrer les choses », dit Édouard Fritch sans nommer personne. En dehors des abstentionnistes, il ne resterait que les électeurs du Rassemblement national qui culminent à 1 240 sur la 2e circonscription, et les 3 230 électeurs de Naumi Mihuraa sur la troisième, soutenue par le RN mais pas étiquetée, pour éventuellement voter autonomiste dimanche prochain.
Naumi Mihuraa, une brèche dans la « crédibilité » du Amui Tatou
En revanche, la décision de Naumi Mihuraa de faire cavalier seul puis de laisser la liberté de vote au second tour ne passe pas : « Le préjudice qui a été causé au pacte autonomiste et surtout au Tapura Huiraatira avec son départ va être important, même si elle ne représente pas vraiment une puissance politique, mais à cause de son départ, on a perdu de la crédibilité nous-mêmes. »