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EDT va entamer la déconstruction de la centrale Vairaatoa en janvier

La centrale thermique d’EDT située avenue du Chef Vairaatoa à Papeete est en fin de vie. Depuis l’annonce de son démantèlement, il y a plus d’un an, un tiers du site a été vidé. Des opérations de dépollution et de désamiantage sont en cours, mais des travaux plus importants vont commencer en début d’année prochaine, notamment sur la façade située côté mer du bâtiment.

Le démantèlement de la centrale, vieille de plus de 50 ans, va s’accélérer. Depuis deux ans, les équipes s’activent à l’abri des regards : certaines parties du bâtiment ont été totalement vidées, « un tiers » selon la direction, notamment une salle des machines où deux anciens moteurs inutilisés ont été démontés. « Désormais, nous attaquons des zones plus complexes », explique Yann Wolff, directeur technique et performance chez EDT. Le désamiantage de la façade côté front de mer, finalisé cette année, va permettre de lancer les premières grandes opérations de déconstruction. Un premier chantier de travaux publics « complètement fermé et sécurisé » démarrera au premier trimestre 2025.

Vairaatoa toujours en service

L’objectif est de « libérer progressivement les infrastructures » tout en respectant le calendrier serré imposé par la fin de la concession de Tahiti Nord. C’est en tout cas ce à quoi s’est engagée la société d’électricité, qui doit rendre le site vierge au Pays en 2030. « Pour cela, nous devons déplacer certaines installations actuelles de la centrale et les compléter par d’autres sur le futur site, explique le directeur technique. Par exemple, nous allons récupérer une turbine à combustion, une sorte de petit réacteur d’avion que nous utilisons pour produire de l’électricité. Elle fonctionne tous les jours à Vairaatoa et est très utile pour garantir la puissance nécessaire et accompagner les énergies renouvelables. »

Deux sites « pour donner de la résilience »

Les travaux vont donc se faire par tranches, en parallèle de l’instruction du projet de centrale en zone rurale. Il s’agit pour EDT de pouvoir continuer à assurer une certaine « stabilité » dans l’approvisionnement en électricité. Actuellement, 97 % de la production repose sur le site de Putu Uira à Punaauia, mais elle reste tout de même dépendante de cette infrastructure thermique. « Si on avait un problème majeur, qu’il soit technique, industriel ou lié à une catastrophe climatique à la Punaruu, on serait en situation très difficile. Donc on en a toujours besoin, si tu veux, pour donner de la résilience, d’un autre site », explique Yann Wolff.

Les besoins énergétique du fenua couvert jusqu’en 2045

Il faudra, selon lui, en gros deux voire trois ans avant de voir la nouvelle centrale sortir de terre. Mais en attendant, il faut  faire en sorte que Vairaatoa puisse continuer d’assurer cette sécurité tout en la démantelant. À la place des vieux moteurs thermiques mis au rebut, certainement une batterie, précise Yann : « On envisage de faire une petite sœur à Putu Uira. » Un projet qui est au cœur d’une discussion qui reste à finaliser avec le Pays. « On pense que c’est mieux, c’est plus dans l’air du temps. Ça rend suffisamment de service, même si ça garantit un peu moins de puissance qu’un moyen thermique puisqu’il faut la charger et que ça a une durée de vie plus limitée qu’un moyen thermique. » EDT annonce la mise en route du nouveau site, situé sur la côte nord de Tahiti, dans une zone éloignée des habitations, pour 2027. Les installations de ce futur site sont pensées pour répondre aux besoins énergétiques du fenua jusqu’en 2040-2045. D’ici 2030, « il faudra se poser des questions mais des avancées devraient être réalisées d’ici là », rassure toutefois le directeur technique et performance.

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