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Éducation : Dépenses importantes, résultats insuffisants

Mardi, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a remis son rapport annuel au président de la République, François Hollande. Dans ce rapport figure une insertion sur le système scolaire en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Pour le fenua, l’Etat dépense 980 000 Fcfp par an par élève contre 919 000 Fcfp pour un élève métropolitain. Problème, les résultats sont bien en dessous des moyennes de métropole : 54% des élèves d’une même classe d’âge atteignent le niveau du bac en Polynésie contre 83% en métropole…

Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a remis mardi son traditionnel rapport public annuel au Président de la République, François Hollande. Cette année, une insertion concernant la Polynésie figure dans ce rapport. Une étude portant sur le système éducatif de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie réalisée par une formation inter-juridiction présidée par le président de la chambre territoriale des comptes de la Polynésie française, Jean Lachkar. Le constat est assez sévère et se résume globalement en deux points pour les deux collectivités d’Outre-mer : Les dépenses de l’Etat sont conséquentes mais les résultats ne suivent pas.

« L’effort est important »

La Polynésie française est compétente depuis 1957 pour la gestion des écoles primaires et depuis 1988 pour les collèges et lycées. Pour autant, cette compétence est « partagée » puisque l’Etat gère les fonctionnaires mis à disposition pour l’enseignement au fenua. « L’effort est important », juge la Cour des comptes. La dépense scolaire moyenne de l’Etat était de 980 000 Fcfp par élève en 2014 en Polynésie, contre 1 250 000 Fcfp pour un élève de Nouvelle-Calédonie et 919 000 Fcfp pour un élève métropolitain. Pour autant les résultats ne suivent pas cet engagement financier. « La réussite aux examens et le nombre de bacheliers toutes filières confondues ont beaucoup progressé, mais restent nettement inférieurs à ceux de la métropole », écrit la Cour. 54% des élèves d’une même classe d’âge atteignent le niveau du bac en Polynésie, contre 83% en métropole… Et 35% de ces élèves sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification en Polynésie, contre 20% en Nouvelle-Calédonie et 10% en métropole.

Des spécificités locales « déterminantes »

La Cour explique ces disparités par les « spécificités » notamment historiques et géographiques de la Polynésie. Au fenua, la maternelle n’a été généralisée qu’en 1977 et les collèges n’ont été créés dans les îles que dans les années 1980. Par ailleurs, la répartition de la population dans les archipels joue sur l’efficacité du système scolaire. Des régions « moins peuplées », « plus pauvres » et plus marquées par l’utilisation d’une des quatre principales langue polynésienne, écrit la Cour des comptes.

Une dotation globale de compensation jamais appliquée

Concernant la Polynésie, la Cour des comptes recommande « un rapprochement par voie conventionnelle entre les services déconcentrés de l’Etat (vice-rectorat, NDLR) et ceux de chaque territoire (ministère local, NDLR) », « un bilan évaluatif des adaptations pédagogiques et organisationnelles déjà mises en œuvres » et « une programmation pluriannuelle des investissements scolaires ». Sur ce dernier point, la Cour note le manque d’indicateur de suivi des infrastructures scolaires « souvent médiocres ». Plus intéressant, la Cour recommande également de mettre en place en 2017, la « dotation globale de compensation » prévue depuis 2009 mais jamais appliquée en Polynésie. Ceci même si la juridiction note dans son rapport une certaine « mauvaise maîtrise » de l’évolution des rémunérations des enseignants en Polynésie…

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3 Commentaires

  1. Iritahua
    10 février 2016 à 6h52 — Répondre

    Il faudra voir au niveau des profs qui sont souvent absents. Dans les iles et à Tahiti. Ils sont là pour le soleil c’est tout, ils n’ont rien à cirer de l’avenir de nos enfants.

  2. Donaghy
    10 février 2016 à 10h38 — Répondre

    C’est juste que bcp de profs ‘metros’ en ont rien à cirer, mais bcp de profs locaux ne savent même pas ecrire correctement le français, voir les commentaires sur le carnet et les bulletins de ma fille, a faire honte !!

  3. Haunui
    10 février 2016 à 12h35 — Répondre

    Sans blague !
    Il était une fois, un jeune garçon de 10 ans, intelligent, pleins de qualités et volontaire, dans une école publique qui vaut sûrement les autres, qui était en CM2, parmi les 1ers de sa classe.
    Et ses parents surveillaient et aidaient au besoin assidument à ses devoirs et son éducation, et sa culture générale.
    Pourtant, sur son cahier d’exercice, il faisait des fautes à toutes les lignes en recopiant au tableau ! Cela ne choque personne ? Et nous si. Alors nous sommes allé voir l’instit et figurez-vous qu’il nous a dit « Oh ! vous savez, je ne suis pas inquiet pour lui, il va s’en sortir !  »
    Et que c’est-il passé au collège et au Lycée ? Et bien il s’est ramassé une bonne claque, ainsi que ses parents, de voir se cumuler ses lacunes et de ne pas comprendre pourquoi il fallait soigner son travail !
    D’après-vous pourquoi ??? Nous, parent, nous avons tenté de le sensibiliser, mais, son instit en a décidé autrement, et nous a contredit !!! Merci l’Education et merci les journées pédagogiques qui servent à quelle politique !?
    Alors, que faisons nous ? Nous essayons de nous battre, nous parents inquiets, à coup d’éducation après la longue journée de travail à contredire « l’insuffisance » de l’instit envers qui nous sommes sensés apprendre à notre enfant, à respecter pour sauver SON AVENIR ! Allez dire encore que c’est que de la faute des parents et qu’ils sont démissionnaires ??? Pour le problème de la violence et la drogue c’est le même problème !!! Où croyez-vous qu’ils ont appris ? Très souvent à l’école, du moins pour notre part, et que de discussions et d’Education pour essayer de sauver nos enfants !
    Merci de faire quelque chose, au lieu que la ministre aille chercher quel enfant préservé de tout ce mal inscrit au QNED, qui travaille bien, mais n’a pas fourni tous les papiers de l’administration en temps et en heure pour le justifier, au point d’enquiquiner les parents, en leur faisant peur, que cet enfant n’a pas ce qu’il faut, qu’il faudra l’obliger à aller dans ces écoles !!! Madame la Ministre, vous feriez mieux de laisser ces gens tranquilles, j’en connais une affaire et vous saurez de quoi je parle !!! Vous feriez mieux d’utiliser cette précieuse énergie à permettre que l’école ne soit plus un DANGER POUR NOS ENFANTS !
    Merci !!!

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