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Éducation : la réforme de trop pour la « filière pro »


Plusieurs syndicats locaux relaient l’appel à la grève nationale ce mardi dans les lycées professionnels. En cause : une nouvelle réforme qui limite le temps de cours théoriques en CAP ou en bac pro au profit de stages professionnels. Et ce alors même que les élèves de ces filières ont déjà du mal à trouver des stages en entreprise.

Une large intersyndicale nationale, composée notamment des sections éducation de la CGT, de FO, du FSU, de Solidaires et de l’Unsa – appelle à la grève ce mardi 18 octobre dans la voie professionnelle. Un appel que plusieurs syndicats locaux ont décidé de relayer au fenua. Tous mettent en avant la multiplication des réformes, ces dix dernières années, dans les lycées pro. « La dernière en date, c’était en 2018, et on n’est même pas encore capable d’en mesurer les effets », explique ainsi Temarama Varney, le secrétaire général de l’Unsa Polynésie. Aussi, la préparation, par le gouvernement central, de nouvelles « évolutions » dans la filière, qui doivent être discutées dans les semaines à venir pour une application dès la rentrée prochaine, inquiète les enseignants. D’autant qu’Emmanuel Macron en a déjà donné l’axe principal, le 25 août dernier, devant les recteurs d’académie : un « partenariat plus étroit » entre les lycées professionnels et les entreprises. « Son projet, c’est de transformer le lycée professionnel sur le modèle de l’apprentissage », reprend Temarama Varney. 50% en classe, 50% en stage… « C’est bien pour la partie pratique, mais ils auront moins de temps pour la partie théorique, pointe le militant. Le problème, c’est qu’actuellement on a du mal à caler nos élèves pour 8 semaines de stages en entreprise. Sur la moitié d’une année, comment on va faire ? »

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La crainte c’est que les diplômes de filières pro soient encore dévalorisées, que certains jeunes décrochent par difficulté à trouver leur stage, mais aussi que le nombre d’enseignants soit drastiquement diminué par la réforme. « On veut avant tout parler de l’avenir de nos jeunes », reprend le secrétaire général de l’Unsa qui rappelle que la voie professionnelle est très présente en Polynésie, notamment aux lycées de Faa’a, Uturoa, Bora Bora, Taravao, Mahina, Pirae ou encore le lycée hôtelier de Punaauia. Ce serait au total près de 7000 élèves qui seraient concernés. Les cours de bac pro et de CAP devraient être perturbés toute la journée, et une rencontre est prévue dans la matinée au vice-rectorat et au ministère de l’Éducation.

Expression Intersyndicale VP 12-10-2022