Élu vice-président étudiant de l’UPF il y a deux ans, Hoanui Mariassouce a choisi de rompre avec le syndicat L’Avenir étudiant, accusé de n’être pas assez participatif. Il mène une liste indépendante, Te U’i Hou No Porinetia, aux élections universitaires du 16 mars.
Les étudiants de l’UPF voteront la semaine prochaine pour leurs représentants au sein du conseil d’administration de l’université et de de la commission de formation et de la vie universitaire (CFVU). Deux organes où ils peuvent participer à orienter la politique d’enseignement, l’organisation du campus, ou encore les dispositifs d’aide proposés aux étudiants. Depuis les dernières élections, c’est surtout la voix de L’Avenir étudiant, seul syndicat spécialisé sur le post-bac en Polynésie, qui porte sur le campus d’Outumaoro. Le Pays semble avoir lui-même acté cette représentativité : le collectif fondé en 2013 a signé la semaine dernière un partenariat avec la DPDJ pour lutter contre la précarité étudiante, en profitant au passage pour mettre en avant ses thèmes de campagne.
Sauf que le syndicat a connu des tensions internes ces derniers mois. Et qu’une seconde liste est en course pour l’élection du 16 mars. Intitulée Te U’i Hou No Porinetia, elle est menée par Hoanui Mariassouce, jusque là vice-président étudiant de l’université. Il avait été élu il y a deux ans avec L’Avenir Etudiant avant de quitter l’organisation, avec quelques autres militants. Car pour le jeune homme, inscrit en troisième année de licence de droit, les orientations du syndicat ne seraient pas suffisamment concertées : il propose une démarche « plus collective » pour « prendre des mesures qui conviennent à tous ». « Il faut faire en sorte que tous les étudiants soient acteurs de la vie de l’université », explique-t-il.
Le candidat insiste sur le fait que sa liste « n’est en conflit contre personne ». Reste qu’à l’université, le rôle central de Léonard Puputauki Jr « coordinateur des actions » de l’Avenir étudiant, a déjà fait grincer des dents.
Une vision « plus globale » de la précarité étudiante
Revalorisation des bourses, construction de nouveaux logements, aides aux étudiants en difficulté financière… Les thèmes de campagne de Te U’i Hou No Porinetia ne sont pas si éloignés de ceux du syndicat. La liste veut tout de même marquer sa différence sur certains points, comme sur la question de la précarité étudiante, sujet déjà très investi par L’Avenir Étudiant. Hoanui Mariassouce veut pousser les autorités à l’aborder « dans toute sa globalité » et sa diversité. « Les situations de grande précarité partent souvent de la famille, et il faut aller au fond des choses, se poser la question du système qui crée ces situations, reprend le candidat. D’autres étudiants ne sont pas dans cette situation, mais ont tout de même des difficultés financières et il ne faut pas les oublier ». La liste estime aussi que c’est la Mouv’e (maison des œuvres universitaires et de la vie étudiante) qui doit rester le « guichet unique » des étudiants, alors que le Pays semble réticent à y intégrer ses services par souci d’accès aux autres post-bac du fenua.
Te U’i Hou No Porinetia veut aussi s’attaquer à la précarité menstruelle. Il s’agit de faciliter l’accès des étudiantes aux protections hygiéniques. Des mesures d’aide ont été prises en métropole, et Hoanui Mariassouce dit déjà travailler « depuis trois mois » avec des élus de métropole pour tenter de les faire appliquer au fenua.
Le vote doit avoir lieu le 16 mars à l’université. Il s’agit d’attribuer huit sièges au sein de la CFVU et 4 autres au conseil d’administration de l’université. Le personnel et les enseignants de l’UPF votent dans un autre collège. Le président du conseil d’administration et ses vice-présidents seront élus le lendemain : Patrick Capolsini a de nouveau présenté sa candidature avec une équipe légèrement remaniée.