Si le décompte des voix, traditionnellement long aux États-Unis, n’est toujours pas entièrement terminé, l’ancien vice-président de Barack Obama, qui cumule désormais 273 grands électeurs est assuré d’une majorité. Il cumule au moins 74,5 millions de voix – contre près de 71 millions pour Donald Trump – deux nouveaux records de suffrages dans cette élection au taux de participation exceptionnel pour les États-Unis (près de 70% des inscrits). Dans un tweet publié quelques minutes plus tard, Joe Biden s’est dit « honoré » par ces résultats est promet, au terme d’une élection beaucoup plus serrée que le laissait présager les sondages, « d’être le président de tous les Américains – que vous ayez voté pour moi ou pas ».

America, I’m honored that you have chosen me to lead our great country.

The work ahead of us will be hard, but I promise you this: I will be a President for all Americans — whether you voted for me or not.

I will keep the faith that you have placed in me. pic.twitter.com/moA9qhmjn8

— Joe Biden (@JoeBiden) November 7, 2020

 

Comme le rapporte notre partenaire Europe1, l’annonce de sa victoire, a été suivie d’un concerts de klaxons et d’acclamations, à Washington, où les électeurs ont voté à plus de 90% pour le candidat démocrate. Une foule commençait à affluer, en fin d’après-midi, aux abords de la Maison Blanche. Quelques minutes plus tard, c’est Kamala Harris, qui s’apprête à devient la première femme élue vice-présidente des Etats-Unis, qui a salué cette victoire par un tweet où elle promet se « mettre au travail » sans tarder pour restaurer « l’âme de l’Amérique ». « Dans cette élection, il s’agit de beaucoup plus que de Joe Biden ou moi-même. Il s’agit de l’âme de l’Amérique et de notre détermination à nous battre pour elle. Nous avons beaucoup de travail devant nous. Mettons-nous au travail », a-t-elle écrit sur le réseau social.

 

Trump en pleine offensive pour jeter le trouble sur les résultats

Mais pour mettre en œuvre un programme, encore faut-il que l’élection soit définitivement terminée. Or, le président sortant est bien loin de reconnaître sa défaite. Dans un tweet publié juste avant l’annonce de la victoire de Joe Biden, Donald Trump a tout bonnement revendiqué sa « large » victoire. Dans un communiqué, celui qui s’était déclaré vainqueur au soir même du scrutin, alors qu’énormément de bulletins restaient à compter, a accusé Joe Biden de se « précipiter pour se présenter faussement » en vainqueur.

I WON THIS ELECTION, BY A LOT!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 7, 2020

Dans une série de tweets matinaux, immédiatement épinglés comme « trompeurs » par le réseau social, il avait de nouveau évoqué, sans preuve, des « dizaines de milliers de bulletins arrivés illégalement » et un manque « grossier » de transparence sur le dépouillement. Donald Trump s’est rendu samedi matin à son club de golf à Sterling, en Virginie, sa première sortie depuis le jour de l’élection présidentielle, mardi. Les résultats restant très serrés en Pennsylvanie, Géorgie, dans le Nevada, en Arizona et en Caroline du Nord, Donald Trump compte encore sur son offensive juridique et médiatique pour jeter le doute sur la validité des résultats. « Les procédures judiciaires ne font que commencer! » avait tweeté le président vendredi.

Dans une interview accordée à Europe 1, la politologue Nicole Bacharan  rappelle que « son refus de la défaite et son refus de la réalité quand celle-ci est contraire à ses souhaits et contraire à ses intérêts » est une constante chez le président américain. « Ça fait 40 ans qu’il vit comme ça, peut-être davantage… Depuis qu’il est promoteur immobilier, star de télé et star de la politique, il refuse le réel qui le contredit et le contrarie », ajoute l’auteur de l’ouvrage Le monde selon Trump. Selon elle, ce refus des résultats ne durera qu’un temps.  Donald Trump « va être poussé dehors par les siens », estime la politologue, pointant l’annonce rapide de la victoire de Joe Biden par le média conservateur Fox News. « Il n’y aura pas de coup d’État en Amérique ».

Messages de félicitations internationaux pour Biden

Beaucoup, aux États-Unis et dans le monde, ont d’ailleurs déjà acté cette défaite du milliardaire. Emmanuel Macron a ainsi appelé Joe Biden et Kamala Harris à « agir ensemble » pour « relever les défis d’aujourd’hui ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a elle aussi adressé ses félicitations au président-élu. Ce « succès historique » a encore été salué par Boris Johnson, le Premier ministre britannique. « Les États-Unis sont nos alliés les plus importants et j’ai hâte de coopérer étroitement sur nos priorités communes, du changement climatique au commerce et à la défense », a-t-il écrit sur Twitter. « Félicitations! (…) Je lui souhaite de tout mon coeur chance et succès », s’est également réjoui Angela Merkel, qui a entretenu des relations délicates avec Donald Trump. « Notre amitié transatlantique est irremplaçable si nous voulons surmonter les grands défis de notre temps« , a-t-elle aussi affirmé, citée dans un tweet du porte-parole du gouvernement. De l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama s’est réjoui d’une « victoire historique » et prévenu que son ancien vice-président « sera confronté à une série de défis extraordinaires qu’aucun nouveau président n’a jamais connus ». Le sénateur et ex-candidat à la présidentielle américaine Mitt Romney a par ailleurs été le premier poids lourd républicain à féliciter Joe Biden. Il a été suivi par quelques élus du parti rouge, dont la plupart des chefs de file restent toutefois discrets pour le moment.