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Électricité : la SPL des Raromatai veut rassurer… et inspirer

En signant la convention de péréquation avec le Pays ce jeudi, les quatre communes qui se sont unies au sein de la SPL Te uira api no Raromatai confirment qu’elles reprendront bien la gestion de leur réseau électrique au 1er avril. Les tavana, conscient des doutes de la population sur la capacité des collectivité à remplacer EDT cherchent à rassurer. Et le gouvernement, lui, espère que cette initiative va faire des petits.

Les Îles Sous-le-vent sont « entièrement prêtes » à reprendre en main leur électricité. C’est en tout cas le message qu’ont voulu faire passer ce jeudi les tavana des quatre communes rassemblées en société publique locale depuis la fin d’année dernière. Huahine, Tumara’a, Taha’a, Taputapuatea… Cette SPL, qui avait suscité des doutes juridiques, aujourd’hui levés, a vocation a reprendre la gestion du réseau électrique en lieu et place d’EDT – Engie, à partir du 1er avril.

750 millions de péréquation

Les maires ont signé, au ministère des Finances, la convention leur permettant de bénéficier de la péréquation de l’électricité. 750 millions de francs au total, qui doivent permettre, d’après Yvonnick Raffin, « d’équilibrer les comptes » de la production et la distribution d’électricité dans les quatre communes, et de permettre de maintenir les tarifs pour les quelques 8500 usagers concernés. Pour le ministre des Finances et de l’Energie, cette loi sur la péréquation avait justement pour objectif de permettre, en fixant « un tarif de référence identique à toute la Polynésie » sans passer par la péréquation interne d’Engie, aux communes qui le souhaitent de prendre en main leur électricité. Et, pourquoi pas, de se regrouper, pour y arriver : « On a là un premier exemple, mais la Codim, aux Marquises, réfléchit aussi à une structure identique, ajoute le ministre en charge de l’Energie, qui fut, voilà quelques années, directeur adjoint d’EDT-Engie. Cela permettra de mutualiser les moyens et d’abaisser les charges d’exploitation ».

Toutes les îles Sous-le-vent ne sont pas concernées : Maupiti et Bora, qui ne renouvelaient pas leur concession cette année, restent avec EDT, et Uturoa est déjà en régie et n’a pas souhaité s’associé à la SPL. Pour les autres, les échanges sont en cours avec la filiale d’Engie – à qui les tavana avait demandé de rester quelques mois de plus le temps de parfaire la préparation de leur société – sur la passation de la concession. « Ils trainaient des pieds au début, mais depuis quelques semaines, ça va un peu mieux », explique le maire de Huahine et président de la SPL Marcelin Lisan. Un recours administratif pour obtenir d’EDT toutes les informations utiles à la passation est tout de même pendant, sans que la SPL puisse préciser quelles informations manquent à ce jour.

Marcelin Lisan, maire de Huahine et président de la SPL Te uira a pi no raromatai

« On prend les mêmes prestataires »

Mais les tavana le savent : c’est avant tout à leurs administrés qu’ils doivent s’adresser, pour les convaincre de l’intérêt de cette prise d’autonomie. Beaucoup, ces dernières semaines, ont exprimé leurs doutes sur la capacité des collectivités à assumer elles-mêmes l’entretien du réseau, la formation des équipes, la commande du matériel, la facturation ou les investissements dans le renouvelable, promis de longue date. Marcelin Lisan cherche donc à rassurer : « On l’a dit, on va reprendre exactement la même organisation qu’EDT avec une direction qui change, répète le maire de Huahine. Nous travaillerons avec les mêmes prestataires pour la maintenance, le nettoyage, l’approvisionnement ou les services annexes… Nous allons reprendre les mêmes sociétés que celles avec qui EDT travaillait ». Des entreprises ont été identifiées, aux Raromatai ou dans le reste du fenua, pour la fourniture de certains matériels techniques. Pour ce qui est des commandes extérieures, difficile de dire comment la SPL des îles Sous-le-vent va bénéficier des mêmes facilités que la filiale d’Engie.

28 salariés d’EDT devraient voir leur contrat transférés au 1er avril dans des conditions qui restent en débat avec les syndicats. Les factures des usagers, elles, ne devraient pas bouger, au moins dans un premier temps, le système d’abonnement prépayé Cashpower devrait être disponible d’ici « deux semaines » et le recouvrement – un domaine dans lequel les mairies n’excellent pas – sera globalement assuré par un prestataire privé. Parmi cette foule de prestataires, certains se sont déjà inquiétés des délais de paiement de la SPL, créé avec un capital de seulement 15 millions de francs : Marcelin Lisan les encourage déjà à « faire confiance » au projet. Assez, en tout cas pour accorder à la société des délais de paiements au moins pour les premiers mois.

Pour contacter la SPL Te uira api no RaroMatai, sa page facebook est désormais en ligne, un représentant sera présent au siège de la société, à la mairie de Taputapuatea, à partir du 21 mars, et un numéro de téléphone a été mis en place : 87755551.

 

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