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Électricité : un risque « un peu plus élevé » de coupures ces prochains jours

Si la coupure d’électricité de ce samedi a été moins grave que le blackout de vendredi, elle a confirmé certaines inquiétudes des gestionnaires du réseau. Voilà trois fois, en trois jours, qu’une pièce du même type, un isolateur en céramique, casse à la Punaruu. La Tep a lancé une série d’interventions préventives et échange avec le fournisseur et avec des experts pour éviter de nouvelles pannes… Mais en attendant que l’origine de ces casses à répétition soit identifiée, les incidents sur le réseau sont plus probables qu’à l’accoutumée.

Lire aussi : Pourquoi les coupures de courant affectent aussi les télécommunications ? 

Samedi après-midi, au Haut-commissariat, les échanges du « PC crise » ont duré bien après le retour du courant. Les autorités de l’État voulaient avoir tous les détails sur cette nouvelle coupure, plus localisée et moins longue que la veille. Mais plus que la gravité des perturbations c’est leur récurrence qui interpelle. Car avant la perte de jus d’une grosse heure dans la zone urbaine samedi, avant les 3 à 5 heures de blackout sur toute l’île de Tahiti vendredi, une défaillance technique – sans coupure de courant aux usagers – avait déjà eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi sur le réseau de transport électrique. Trois incidents en trois jours, avec une seule origine : le poste intérieur modulaire (Pim) 90 000 volts de la Punaruu. Un élément important du réseau de transport de l’électricité géré par la Tep, puisqu’il marque la jonction entre la zone Sud et la zone Nord, et jouxte le principal moyen de production électrique de l’île, la centrale Martin d’EDT.

Trois casses d’isolateurs en trois jours

Dans la nuit de mercredi à jeudi, donc, les équipes de la Tep avaient dû intervenir sur ce Pim, à cause d’une casse mécanique : celle d’un isolateur, pièce en céramique essentielle dans le « jeu de barres » où s’échangent les courants entrants et sortants. Ce modèle de pièce, le poste 90 000 volts en compte pas moins de 54 et ils sont faits pour durer : 30 à 50 ans d’espérance de vie, comme l’avait précisé, vendredi, le PDG de la Tep Hervé Dubost-Martin. Les isolateurs en fonction à la Punaruu ont une quinzaine d’années tout au plus. La casse de mercredi soir était donc une surprise, celle de vendredi matin, qui touche une pièce du même modèle au sein du même poste, l’est d’autant plus. Troisième « bris d’isolateur » samedi. Forcément, de quoi interroger sur la suite.

Ces pièces soufrent-elles d’un défaut de série ? L’incident de mercredi soir a-t-il fragilisé toute une partie du poste de Punaruu ? Les questions restent aujourd’hui sur la table. La Tep, bien sûr, a lancé dans le weekend, une série de vérifications sur ses équipements. Mais elle a surtout pris contact en urgence, à Paris, avec le fournisseur de ces isolateurs ainsi qu’avec des experts de RTE. Le gestionnaire du réseau métropolitain, partenaire de longue date et même actionnaire minoritaire de la société détenue à 75% par le Pays depuis 2022, n’a pour l’instant pas trouvé de situation analogue dans ses archives.

Déjà, en 2019…

Au PC de crise du Haut-commissariat, le transporteur a tout de même voulu rassurer, notant que les systèmes de protection du poste de Punaruu avaient bien fonctionné, et évité que ce cœur du réseau soit plus fortement endommagé. C’est d’ailleurs ce qui s’était passé lors du dernier grand blackout électrique à Tahiti, en 2019 : à l’époque, un isolateur de ce même Pim était impliqué dans la défaillance. Les expertises avaient alors été impossibles, puisque l’incident avait engendré un incendie sur le site. Aux autorités comme aux usagers, la Tep assure aussi que ses équipes, comme celles d’EDT, restaient pleinement mobilisées pour faire face à d’éventuelles urgences ces prochains jours. Et si elles ne sont en rien inévitables, les gestionnaires du réseau ont reconnu, samedi au Haussariat, qu’elles étaient plus probable qu’il y a quelques semaines. Le risque de coupures électrique est « un peu plus élevé que d’habitude » ces prochains jours à Tahiti.

À l’intérieur du poste de transport 90 kv de Punaruu ©CP/Radio1

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