JUSTICE – D’un coup de trompe, l’animal de cinq tonnes avait fauché un vieil homme de 84 ans, en septembre. Un accident rarissime.
Le tribunal correctionnel de Meaux, en Seine-et-Marne, a relaxé lundi le propriétaire d’une éléphante qui avait tué un octogénaire d’un coup de trompe, après un numéro de cirque dans une petite ville de Seine-et-Marne en 2013. Dans l’énoncé de son jugement, le tribunal a estimé que « la seule faute relevée concerne l’absence de surveillance continue de l’animal », ce qui ne constitue pas « une faute caractérisée ».
Nouveau procès le 2 décembre. Le ministère public avait requis à l’audience, le 30 juin, une amende de 800 euros, dont la moitié avec sursis, à l’encontre de Max Aucante, propriétaire de l’animal et directeur du cirque d’Europe, jugé pour « homicide involontaire » et absent lors des débats. S’il n’a pas été condamné pénalement, le propriétaire a tout de même été reconnu responsable et devra répondre le 2 décembre prochain devant une chambre civile du tribunal de Meaux, qui déterminera les dommages et intérêts à verser à la famille de la victime.
Les faits. Cet accident rarissime s’était déroulé le 8 septembre 2013 à Lizy-sur-Ourcq, une petite commune de 3.600 habitants célèbre dans le monde des chapiteaux car son cimetière accueille le tombeau de la famille Bouglione et d’autres tombes de grands noms du cirque. Une éléphante d’Afrique prénommée Tanya, qui venait de regagner son enclos électrifié après un numéro, avait réussi à s’échapper.
D’un coup de trompe, l’animal de cinq tonnes avait ensuite fauché un vieil homme de 84 ans qui regardait des amis jouer à la pétanque sur la place du village. Projeté au sol et blessé, cet agriculteur de la région était mort après avoir été héliporté et hospitalisé.
Victime de « mauvais traitements » ? « L’éléphant a été laissé sans surveillance après son numéro, alors qu’il était énervé », avait dénoncé dans son réquisitoire la représentante du parquet, Hélène Collet, tandis que l’avocat du prévenu, Me David Missistrano, assurait que toutes les règles de sécurité avaient été respectées.
Peu d’éléments matériels ont été récoltés par les enquêteurs pour documenter les conditions de vie du pachyderme, victime de « mauvais traitements » qui l’auraient rendu agressif selon plusieurs associations de défense des animaux. Celles-ci réclament depuis plusieurs années que l’éléphante « sorte du cirque » pour être envoyée « dans un sanctuaire d’Afrique du Sud », tandis qu’elle poursuit, encore aujourd’hui, ses tournées.