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Elle croise tous les jours son agresseur

© MaxPPP

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L’agresseur de Sophie habite juste au dessus de son travail. Aucune mesure d’éloignement n’a été prise et le procès n’a lieu qu’en juin.

Sophie, habitante de Bohène-sur-Lignon, dans la Loire, vit dans l’angoisse permanente. Depuis cinq mois, elle croise tous les jours l’homme qui l’a agressée. Et pour cause, l’homme habite dans l’immeuble où elle travaille. Malgré une lettre envoyée au procureur de la République pour demander l’éloignement de ce dernier, aucune mesure n’a été prise. Sophie raconte sur Europe 1 son traumatisme, qui devra encore durer jusqu’à juin, date à laquelle doit se tenir le procès.

« Il m’a roué de coups ». Cinq mois après, Sophie se souvient de chaque seconde de son agression. Le 10 septembre 2013, cet homme qu’elle connaît comme un voisin, commence à l’insulter, avant de la frapper violemment. « Je n’ai pas eu le temps de terminer ma phrase, il m’a sauté dessus, il m’a roué de coups. J’ai été frappée à coups de poing. Ca va très vite, ca tape très fort. C’est violent. C’est gratuit », se souvient-elle.

« Il fait comme s’il téléphonait, en me regardant ». Sophie s’en sort avec une entorse cervicale et décide de porter plainte. Mais la jeune femme ne peut passer à autre chose. Son agresseur habite deux étages au dessus de son institut de beauté et elle le croise donc tous les jours. « Plusieurs fois par jour, il passe devant le magasin. Il s’arrête, il regarde. Parfois, il fait comme s’il téléphonait, en me regardant. Il n’y a pas très longtemps, je sortais du restaurant avec une amie et il marchait derrière moi. Ça, c’est constant », témoigne-t-elle.

« Je ne peux pas sortir toute seule ». Sous médicaments depuis son agression, Sophie parle d’une situation « particulièrement compliquée à gérer ». « Je suis obligée de m’enfermer dans le magasin. Le soir, je suis obligée de me faire accompagner. Je ne peux pas sortir toute seule », raconte la jeune femme.

« On n’a jamais eu de réponse ». Bernard, le mari de Sophie, a pourtant bien essayé d’éloigner l’agresseur de Sophie, en envoyant notamment plusieurs courriers à la justice. « J’ai écrit au procureur de la République pour que cette personne soit éloignée. Et je pense que ça aurait été la meilleure façon pour mon épouse de pouvoir se reconstruire et de continuer à vivre de son activité économique. Je vois bien qu’elle a des difficultés à remonter la pente. Finalement, on n’a jamais eu de réponse. C’est resté lettre morte », déplore-t-il.

Une situation d’isolement de plus en plus difficile à vivre pour le couple. D’autant que le procès, prévu fin janvier 2014, a été repoussé de cinq mois.

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Source : Europe1

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