ACTUS LOCALESJUSTICE Elle escroquait des hôtels de luxe, elle dort désormais en prison Waldemar de Laage 2024-11-21 21 Nov 2024 Waldemar de Laage Une jeune femme de 24 ans a été condamnée à deux ans de prison, dont six mois avec sursis probatoire, pour une série d’escroqueries dans des hôtels de Bora Bora, Tahaa, Tahiti et Moorea. Elle utilisait des numéros de cartes bancaires préalablement photographiées à l’insu de leurs propriétaires, pour s’offrir des vacances somptueuses. Des luxueux bungalows overwater à Nuutania, il n’y a qu’un pas. Une touriste de 24 ans en fait l’expérience depuis fin octobre, date à laquelle un mandat de dépôt lui a été décerné. Ce jeudi, elle était jugée pour des faits d’escroquerie et de tentative d’escroquerie commis durant deux voyages, en août 2023 et en octobre 2024. Huit hôtels et deux prestataires touristiques de Polynésie sont concernés. Un catalogue de 173 copies de cartes bancaires Connue de la police depuis près de dix ans, déjà condamné en métropole pour des faits similaires en février dernier, la jeune femme réservait des nuitées dans des suites de luxe, en demandant souvent la plus chère, avec les cartes bancaires de tiers. Elle disposait pour cela d’un catalogue de 173 moyens de paiement, photographiés recto/verso alors qu’elle effectuait des stages dans l’hôtellerie. Sur place, elle donnait de fausses adresses et des identités incomplètes ou factices. Le temps que les réels titulaires des cartes ne fassent opposition, contraignant les hôtels à rembourser les nuitées mais aussi d’importants frais de bouche, la délinquante avait déjà mis les voiles. Dans certain cas, elle faisait coup double, en « revendant » une partie des prestations à des compagnons de voyage, recrutés sur les réseaux sociaux. Aussi simple soit-elle sur le papier, l’arnaque a fonctionné à plusieurs reprises. Plus de 480 000 francs dans un hôtel à Bora Bora, presque 900 000 dans un autre de la perle du Pacifique, près de 700 000 dans deux établissements de Moorea… Au total, le préjudice s’élève à quasiment 3 millions de francs. « Les escrocs, ça ose tout et c’est à ça qu’on les reconnaît » Parfois, la combine ne fonctionnait pas et le paiement était rejeté. Un préjudice de plus pour les hôtels, qui avaient bloqué la chambre, et le début d’une sacrée réputation dans ce petit milieu pour cette résidente de la région marseillaise. « La Polynésie, c’est petit et les gens se souviennent », a fait remarquer le procureur, et l’arnaqueuse en série, « escroc professionnelle » avait finit par être reconnue dans un hôtel de Tahiti. Sa garde à vue ne l’avait pas refroidie, puisque la jeune femme s’était empressée de retenter le coup dans un autre hôtel. « Les escrocs, ça ose tout et c’est à ça qu’on les reconnait », a souligné le procureur paraphrasant Michel Audiard. Pour éviter la détention provisoire, cette menteuse 5 étoiles s’était inventée une grossesse et une maladie grave. Face aux juges, la jeune femme est restée très évasive. La plupart du temps, elle n’a pas donné d’explications sur ces agissements, précisant simplement qu’elle s’engageait à rembourser les parties civiles. « On se demande bien avec quoi », a soufflé le président à celle qui vit de multiples allocations. « C’est un peu désespérant, qu’est-ce qui pourrait vous arrêter ? Il y a déjà eu des gardes à vue, une condamnation… il ne reste plus beaucoup de possibilités, si vous voyez ce que je veux dire ». Loin d’être des paroles en l’air : elle a écopé de 2 ans de prison, dont 6 avec sursis probatoire. Son précédent sursis, 3 mois prononcés en février dernier, a également été révoqué. Elle devra en outre indemniser les victimes. Comme le précisent nos confrères de TNTV, qui avaient révélé l’ouverture de l’enquête, la jeune femme est aussi suspectée d’avoir escroqué des particuliers en métropole. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)