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Élu président de l’association 193, père Auguste promet une année d’action sur le nucléaire

©Archives Radio1/ Cédric Valax

Après deux jours d’assemblée générale, père Auguste Uebe-Carlson a été élu président de 193 pour remplacer Jerry Gooding. Il évoque les combats à venir de l’association 193, la venue du président Macron, et suspecte les autorités de vouloir diviser le camp associatif.

Membre fondateur et déjà, par le passé, président de l’association 193, père Auguste en a repris les rênes, ce lundi, après une assemblée générale à Mitirapa. Jerry Gooding, qui assurait la présidence depuis 2017, avait en effet choisi de se mettre en retrait voilà trois mois, « du fait de l’approche des élections municipales ». Mais outre le vote sans surprise – père Auguste était le seul candidat – les deux jours de discussions à la presqu’île ont surtout permis de mettre sur pied un plan de bataille pour une année 2020 qui s’annonce chargée.

L’association, qui milite pour la reconnaissance des maladies liées aux essais nucléaires, place toujours l’accompagnement des victimes au premier rang de ses priorités. Le collectif assure suivre plus de 200 dossiers d’indemnisations. Une soixantaine d’entre eux pourraient connaitre un nouvel élan grâce à la décision récente du conseil d’État de limiter l’application dans le temps de l’amendement Tetuanui. Mais pour père Auguste, l’heure est aussi à faire avancer les revendications auprès de l’État. Parmi elles : une enquête sur les maladies transgénérationnelles, le nettoyage effectif des atolls, ou l’organisation d’un référendum local…

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Les militants veulent « s’inviter » dans la visite de Macron

Des revendications que l’association compte faire entendre tout au long de l’année. À commencer bien sûr, par le mois d’avril et la venue d’Emmanuel Macron. À entendre les militants de 193, cette venue peut être « très marquante si le président est sincère » dans son approche du dossier nucléaire. L’association n’é pour le moment pas été approchée pour rencontrer le président de la République mais elle compte bien « s’inviter pacifiquement » au programme de sa visite.

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Parmi les invités de l’assemblée générale de ce week-end, Hiro Tefaarere, le président de Moruroa e Tatou. Les deux associations s’affirment comme des « partenaires », mais ne partagent pas toujours les même priorités, Moruroa e Tatou étant surtout investi dans la défense des travailleurs vétérans des sites d’essais nucléaires.

Moruroa e Tatou « approchée » par l’Elysée, mais pas 193

Hiro Tefaarere aurait confié aux militants de 193 que son association, ainsi que l’Église protestante ma’ohi, auraient, eux, été contacté par les émissaires de l’Élysée en vue d’une rencontre du président. Pour père Auguste, qui a plusieurs fois dénoncé la volonté des autorités de limiter les indemnisations aux seuls anciens du nucléaire, et pas à « tous les Polynésiens victimes de maladies radio-induites », l’État cherche à diviser le mouvement.

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Si l’association 193 oriente bien sûr son combat vers Paris, elle n’en oublie pas moins le rôle que peut jouer Papeete. « Le gouvernement local sera assez courageux et audacieux pour dire au président Macron qu’il faut changer des choses ? s’interroge père Auguste. Là, vraiment on a des doutes ».