ACTUS LOCALES

Emeutes en Métropole : 45 000 policiers et gendarmes mobilisés

Pillages, incendies… Paris et sa banlieue, tout comme d’autres villes en France, ont été en proie jeudi à une nouvelle nuit de violences après la mort mardi à Nanterre de Nahel. Gérald Darmanin a indiqué que 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés et Élisabeth Borne avait annoncé le déploiement de blindés de la gendarmerie. Le point avec notre partenaire Europe 1.

Dégradations de bâtiments publics, pillages et échauffourées sporadiques ont secoué dans la nuit de jeudi à vendredi de nombreuses villes de région parisienne et de province pour la troisième nuit consécutive après la mort mardi à Nanterre de Nahel, un mineur de 17 ans tué par un policier qui a été mis en examen et écroué pour homicide volontaire. Gérald Darmanin a annoncé que 875 personnes avaient été interpellées dans la nuit. Près de 249 membres des forces de l’ordre ont été blessés.
Le ministre de l’Intérieur a indiqué que 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés ce matin.

Seine-Maritime : un jeune homme meurt en tombant du toit d’un magasin en marge d’émeutes
Un jeune homme est mort vendredi après-midi après être tombé du toit d’un magasin au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) dans la nuit de jeudi à vendredi, en marge d’émeutes consécutives à la mort de Nahel, a-t-on appris de sources concordantes.

Le jeune homme d’une vingtaine d’années est mort en tombant à travers le toit d’un supermarché « dans le cadre d’un pillage », selon une source policière, tandis que le parquet de Rouen a précisé pour sa part que ce magasin ne faisait pas « l’objet d’une attaque d’émeutiers lors de ces faits ».

Darmanin aux forces de l’ordre : les « prochaines heures vont être déterminantes »
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a écrit vendredi aux forces de l’ordre et aux pompiers en leur disant « compter » sur leur « engagement dans le respect des lois et de la déontologie », alors que les « prochaines heures vont être déterminantes ». « Depuis trois jours, notre pays est confronté à des troubles d’une rare violence », écrit le ministre. « Dans ce contexte dégradé, vous avez tenu bon », ajoute-t-il. « Vous avez réagi avec proportionnalité, dans le cadre de la loi », poursuit-il, en les félicitant pour le grand nombre d’interpellations réalisées.

Un total de 875 personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi, 492 bâtiments ont été visés, 2.000 véhicules ont été brûlés et des dizaines de magasins pillés. 249 policiers et gendarmes ont été blessés. Quelque 40 000 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés pour cette troisième nuit de violences après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier lors d’un contrôle routier.

Les obsèques de Nahel prévues ce vendredi
Les obsèques de Nahel, dont la mort causée par le tir d’un policier mardi a suscité trois nuit d’émeutes dans de nombreuses villes de France, sont prévues samedi (en Métropole), a indiqué vendredi Patrick Jarry, le maire de Nanterre, dont le jeune homme était originaire. « Il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain », a déclaré Patrick Jarry devant la presse à l’issue d’une réunion à Matignon, sans donner d’autres détails.

Blindés de gendarmerie, hélicoptères, Raid, BRI et GIGN déployés
La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé le déploiement de blindés de la gendarmerie ce vendredi pour faire face aux violences qui touchent depuis trois nuits de nombreuses villes en France. Des « forces mobiles supplémentaires » vont en outre être déployées, a précisé Matignon à l’AFP, ajoutant que des « événements de grande ampleur mobilisant des effectifs et pouvant présenter des risques d’ordre public en fonction des situations locales » seraient annulés.

Selon les informations d’Europe 1, les 18 blindés de la gendarmerie – soit 14 véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG) et quatre Centaures – seront déployés à Paris et sa petite couronne, à Lille, à Metz, à Lyon, à Toulouse et à Nantes. Ce sont les villes où les violences urbaines sont les plus redoutées par les autorités. Toujours selon les informations d’Europe 1, 29 hélicoptères de la gendarmerie seront déployés partout en France. Le Raid, la BRI, le GIGN et leurs antennes seront mobilisés à l’instar de la nuit dernière.

Ces décisions font partie des mesures arrêtées sous l’autorité du président Emmanuel Macron lors de la cellule interministérielle de crise qui s’est réunie hier au ministère de l’Intérieur.

Macron dénonce une « instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent »
Emmanuel Macron a dénoncé hier « une instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent » et annoncé que « des moyens supplémentaires » allaient être déployés par le ministre de l’Intérieur après trois nuits d’émeutes urbaines à la suite du décès du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre.

Lors du Comité interministériel de crise qui s’est tenu au ministère de l’Intérieur, le chef de l’État s’est félicité de la réponse « rapide et adaptée » des forces de l’ordre. Il a par ailleurs appelé « tous les parents à la responsabilité » et a également demandé aux réseaux sociaux le « retrait » de contenus et l’identification d’utilisateurs liés à ces violences urbaines. Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron n’a décidé « ni couvre-feu, ni état d’urgence ».

« Face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté toutes celles et ceux qui utilisent cette situation et ce moment pour essayer de créer le désordre et d’attaquer nos institutions. Ils portent une responsabilité de fait accablante. Et je condamne avec la plus grande fermeté, nous les condamnons tous, ces violences pures et injustifiables qui n’ont aucune légitimité », a poursuivi Emmanuel Macron. Le président s’est félicité de la réponse « rapide et adaptée » des forces de l’ordre.

Le président de la République a également profité de cette prise de parole pour appeler « tous les parents à la responsabilité » qui, selon lui, doivent garder leurs enfants à la maison. « Il est clair que le contexte que nous vivons, on le voit, est la résultante de groupes parfois organisés, violents et équipés, que nous condamnons, que nous appréhendons et qui seront judiciarisés, mais également de beaucoup de jeunes. Un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes, parfois des très jeunes », a observé Emmanuel Macron.

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