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Emmanuel Macron écarte l’option d’un gouvernement NFP, la gauche s’indigne

Après une série de consultations, et près de cinquante jours après les législatives anticipées, le chef de l’État a annoncé que son choix d’un nouveau Premier ministre n’était pas encore arrêté. L’option d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire, alliance de gauche qui a une majorité relative à l’assemblée, est exclue par l’Élysée au nom de la « stabilité institutionnelle ». Ce qui n’a pas manqué de provoquer l’indignation des partis concernés, dont LFI qui a confirmé lancer une procédure de destitution à l’encontre du chef de l’État.

Une série de consultations des partis politiques nationaux, toute une classe politique dans l’attente, mais aucun nom annoncé par l’Élysée ce lundi. Emmanuel Macron n’a pas encore fait son choix pour le futur Premier ministre français, attendu depuis le deuxième tour des législatives anticipées, le 7 juillet dernier, et la démission du gouvernement de Gabriel Attal une semaine plus tard. Un gouvernement qui est depuis toujours en place, en « gestion des affaires courantes ». Difficile de dire aujourd’hui quand cette période de transition va se terminer, puisque le chef de l’État a officiellement écarté la seule option officiellement sur la table : celui d’un gouvernement porté par le Nouveau front populaire.

Le Parti socialiste, la France Insoumise, Europe-Écologie-Les-Verts et le Parti communiste, avaient momentanément mis leurs rivalités de côtés pour former cette alliance lors des législatives anticipées. Ce qui leur avait permis de remporter 182 des 577 sièges de l’Assemblée Nationale, plus que les 168 des groupes soutenant Emmanuel Macron, des 143 du Rassemblement national, ou des 45 des Républicains. Après des négociations difficiles, ces partis de gauche avaient fini par proposer une candidature commune pour Matignon, en la personne de Lucie Castets, haut-fonctionnaire passée par diverses institutions financières et aujourd’hui cadre de la mairie de Paris.

L’Élysée, où ont été reçus les chefs de file de la gauche, de la droite, de son propre camp et de l’extrême droite, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, a jugé qu’un gouvernement basé sur « le seul programme et les seuls partis » du NFP serait « immédiatement censuré ». Emmanuel Macron choisit donc de ne pas choisir au nom de la « stabilité institutionnelle » et annonce la relance d’un cycle de consultation dès ce mardi.

Les réactions à cette annonce n’ont pas tardé. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a dénoncé sur BFMTV « un coup de force antidémocratique inacceptable ». Et confirmé que son mouvement comptait engager une procédure de destitution d’Emmanuel Macron sur la base de l’article 68 de la Constitution. La cheffe de file d’EELV Marine Tondelier a qualifié de « honte » la décision du camp présidentiel, quand le communiste Fabien Roussel a appelé à une « grande mobilisation populaire » face au choix du chef de l’État. Les leaders des quatre partis du NFP ont ensuite signé un communiqué commun pour préciser qu’aucun d’entre eux ne retournerait à l’Élysée si ce n’est pour discuter des « modalités de cohabitation » d’un gouvernement de Lucie Castets avec Emmanuel Macron.