Le président de la République est attendu en Nouvelle-Calédonie le 25 juillet pour un déplacement sous le signe du rassemblement des élus et des Calédoniens autour du futur statut de l’archipel. Il doit ensuite se rendre au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour « rayonner à l’international » et notamment dans l’Indopacifique. Les détails avec notre partenaire Outremers360°.
Rassembler tous les Calédoniens et leurs élus autour des défis du XXIe siècle : c’est le principal objectif du déplacement d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, le deuxième depuis son arrivée à l’Élysée en 2017. Parmi ces défis : l’environnement, l’économie, la jeunesse et bien entendu, le futur statut de l’archipel.
En 2018, le président de la République s’était rendu en Nouvelle-Calédonie au mois de mai. Date symbolique d’une part parce qu’elle commémore l’assaut de la grotte de Gossanah à Ouvéa, marquant la fin des événements et aboutissant quelques semaines plus tard à l’accord de Matignon, qui ouvra une période de paix et de décolonisation de l’archipel. Symbolique aussi parce qu’elle commémorait l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou, tué le 4 mai 1989. Symbolique enfin parce que ce déplacement s’inscrivait quelques mois avant le premier référendum d’autodétermination de l’archipel. Et pour marquer le symbole, Emmanuel Macron s’était rendu à Ouvéa, à l’endroit même où a été érigé un monument en mémoire aux kanak morts lors de l’assaut de la grotte.
Cinq ans plus tard, autre contexte. Les trois référendums ont eu lieu, donnant le non à l’indépendance victorieux. Mais le troisième est empreint de contestation de l’aile politique indépendantiste, qui avait demandé son report en raison de la crise covid et refusant toujours de reconnaître son issue. Depuis, les discussions politiques se poursuivent en bilatérales, retardant la conception, la rédaction et l’adoption d’un nouveau statut respectant à la fois l’issue des référendums et les acquis de 30 ans de décolonisation de l’archipel, notamment le respect du droit à l’autodétermination, voire davantage pour les indépendantistes qui n’ont pas abandonné leur idéal politique.
Emmanuel Macron doit arriver le mardi 25 juillet au soir en Nouvelle-Calédonie et débutera sa visite officielle le 26. D’après l’Élysée, le président de la République doit notamment se consacrer à l’insertion de la jeunesse, en mettant en avant des dispositifs de l’État comme le RSMA ou des dispositifs acquis lors de l’accord de Nouméa comme Cadres avenir ; à l’environnement ; à l’agriculture ; et à l’inclusion sociale. Un temps politique est naturellement prévu, dans un contexte où l’État veut réunir indépendantistes et non indépendantistes autour de la même table.
Selon l’Élysée, il s’agira pour Emmanuel Macron, et l’État « d’accompagner la Nouvelle-Calédonie dans un esprit de consensus et de confiance commune avec les institutions locales et les Calédoniens », soulignant le « respect des singularités et des particularités » de l’archipel, et notamment des accords de Matignon et de Nouméa. Le chef de l’État veut aussi « faire confiance aux Calédoniens et à leurs élus pour le nouveau statut ». Il prévoit aussi de s’adresser aux Calédoniens et de tenir à Nouméa un Conseil des ministres, alors qu’un ajustement du gouvernement est annoncé, confié à la Première ministre, elle-même confirmée à son poste.
Une visite qualifiée « d’historique »
Après ce passage en Nouvelle-Calédonie, le président de la République est attendu au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée le 27 juillet, pour une séquence internationale, de rayonnement et de projection dans l’Indopacifique. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, Emmanuel Macron effectuera le premier déplacement d’un Président de la République française dans ce territoire du Pacifique Sud, une visite qualifiée « d’historique » indique l’Elysée.
Ce déplacement s’inscrit comme une déclinaison de l’axe indopacifique annoncé par le Président de la République Emmanuel Macron en 2018. L’Elysée rappelle que « la France est le seul Etat européen présent à Port Moresby». « Nous souhaitons aller plus loin pour proposer une série de projets diversifiés dans cette région du Pacifique. Nous souhaitons fixer des objectifs élevés en matière d’aide au développement en matière de lutte contre le changement climatique», poursuit l’Elysée. Une séquence est notamment prévue à Port-Moresby « pour acter la relance des relations entre la France et la Papouasie Nouvelle-Guinée». Un volet sera aussi consacré à l’aide en matière de catastrophe humanitaire, la France est notamment membre de la coopération trilatérale FRANZ (France, Australie, Nouvelle-Zélande).
De plus, une séquence sera dédiée à la communauté française et francophone. La Papouasie-Nouvelle-Guinée compte plus de 3000 personnes francophones, soit l’une des communautés francophones les plus importantes dans le Pacifique Sud. Au cours de cette visite, la thématique de la biodiversité sera également abordée. La Papouasie Nouvelle-Guinée concentre 7% de la biodiversité mondiale, constitue l’un des foyers de forêts primaires avec l’Amazonie et la forêt du Congo.
Au Vanuatu, le déplacement d’Emmanuel Macron est le premier déplacement d’un chef d’Etat français depuis le voyage du Président Charles de Gaulle aux Nouvelles-Hébrides (ancien nom du Vanuatu). Emmanuel Macron s’entretiendra avec le Président de la République Nikenike Vurobaravu dans le cadre d’une rencontre de courtoisie, suivi d’un entretien politique avec le Premier Ministre Ishmael Kalsakau avant un dépôt de gerbe au monument aux Morts. Il y aura également une séquence avec la communauté française et une séquence à l’Université de Vanuatu.
Emmanuel Macron participera au Festival des arts mélanésiens où il rencontrera la jeunesse présente lors de ce festival. Ce déplacement au Vanuatu se conclura avec un dîner d’Etat sur un îlot de l’archipel du Vanuatu. « Ce sont deux déplacements forts et complémentaires qui se déclinent dans la stratégique indopacifique du Président Emmanuel Macron. Nous avons récemment adopté une déclaration commune avec l’Inde pour un Fonds Pacifique incluant l’Océanie et Pacifique, avec une volonté d’agir en lien avec les territoires d’Outre-mer», précise l’Elysée.