ACTUS LOCALESÉCONOMIEENVIRONNEMENTPACIFIQUEPOLITIQUE Emmanuel Macron en Polynésie : programme et enjeux de la visite du président de la République Caroline Perdrix 2021-07-21 21 Juil 2021 Caroline Perdrix ©Jacques Witt / Pool / Bestimage Les objectifs et le programme de la visite présidentielle au fenua ont été précisés aujourd’hui par l’Élysée. Le chef de l’État est attendu samedi 24 juillet en fin d’après-midi à l’aéroport de Tahiti-Faa’a, où est prévu un accueil protocolaire et républicain, mais aussi un accueil typiquement polynésien. Il s’agira pour Emmanuel Macron de sa 8e visite en outre-mer en tant que Président de la République. Elle était attendue mais a plusieurs fois été repoussée, notamment en avril dernier alors que la crise sanitaire liée au Covid-19 forçait les pays à fermer leurs frontières et confiner leurs habitants. Cette fois-ci, rien ne saurait empêcher le président de se rendre en Polynésie française, et l’Élysée assure : ce déplacement ne changera qu’à la marge et uniquement sur le contenu du programme. Selon l’Élysée, cette visite officielle s’inscrit dans le cadre du tour de France des territoires entamé peu avant les échéances régionales et départementales. Une étape hors de l’Hexagone pour associer les Polynésiens, et plus généralement les ultramarins, à cette course lente avant l’échéance présidentielle. « Réaffirmer le lien avec les trois collectivités d’Outre-mer du Pacifique » Les messages à faire passer durant cette visite sont nombreux. Ils s’adressent autant aux Polynésiens qu’aux ultramarins en général puisque, selon l’Élysée, le président entend réaffirmer sa proximité avec les Outre-mer, et les liens étroits entre l’État et l’ensemble des DROM-COM, alors que la crise sanitaire a plusieurs fois isolé ces territoires. De crise sanitaire, il en sera d’ailleurs question avec la poursuite des efforts face au Covid, et alors même que le regain épidémique qui s’observe dans l’Hexagone trouve un écho en Polynésie, en Martinique, à La Réunion. Toujours sur le volet Covid, Emmanuel Macron ne manquera pas de rappeler la solidarité nationale envers ces territoires, tant économique que sanitaire. Dès son arrivée samedi, il se rendra au CHPF à la rencontre des soignants de la filière Covid et des urgences. Sur une échelle plus régionale, s’il était un temps évoqué que le président profite de sa visite en Polynésie pour faire un crochet par Wallis-et-Futuna, à l’instar de son prédécesseur, il devra se contenter d’un « regard » vers cet archipel qui fêtera le 29 juillet, le 60e anniversaire de son statut de territoire (puis collectivité) d’Outre-mer. Un « regard » aussi vers la Nouvelle-Calédonie qui, en décembre prochain, se prononcera une troisième fois sur son avenir institutionnel. Une façon là encore de « réaffirmer le lien avec les trois collectivités d’Outre-mer du Pacifique », quelques jours après un Sommet France-Océanie et alors que la région est le terrain d’influences géopolitiques entre la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore, les États-Unis. Environnement, climat, culture, jeunesse et pêche Sur des sujets plus spécifiques à la Polynésie, le président de la République s’exprimera sur les enjeux culturels, en se rendant sur l’île de Hiva Oa aux Marquises dimanche 25 juillet, autre archipel polynésien qui prépare sa candidature au Patrimoine mondial de l’Humanité, en tant que bien mixte nature et culture ; ou encore sur les enjeux environnementaux et climatiques, en visitant par exemple un abri de survie anticyclonique et la centrale hybride sur l’atoll de Manihi, dans l’archipel des Tuamotu, lundi 26. Aux Marquises toujours, le président rencontrera les jeunes du Régiment du Service militaire adapté. L’opportunité de parler réinsertion, formation et maintien de la jeunesse dans ces îles éloignées et souvent dépeuplées. Avant son départ pour les Marquises, au monument aux morts de Papeete, Emmanuel Macron rendra hommage au Bataillon du Pacifique qui, il y a 80 ans, s’est engagé aux côtés de la France libre. L’occasion de souligner la place importante des Polynésiens dans l’armée, environ 600 recrues, et de rencontrer les familles des soldats du Pacifique morts pour la France. Mardi 27 juillet, le chef de l’État visitera le port de pêche de Papeete pour prendre le pouls de cette filière entièrement polynésienne et louée pour son « exploitation durable de la ressource (…) sans commune mesure dans le Pacifique ». Puis il se rendra à Moorea pour une séquence toujours en lien avec l’océan, davantage portée sur la recherche et la protection des récifs coralliens, avec la visite du Centre de recherches insulaires et Observatoire de l’Environnement (Criobe) et du futur « Fare Natura », un écomusée dédié à l’océan et dont l’architecture s’inspire du palmier voyageur et du coquillage. Il sera bien entendu question d’économie, avec l’exécutif local d’une part (dimanche 25 juillet, avant d’aller aux Marquises) et les acteurs économiques d’autre part (lundi 27 en fin de journée). Emmanuel Macron devrait aussi s’exprimer sur les Jeux olympiques, non pas parce qu’il effectue cette visite après un déplacement au Japon dans le cadre des JO, mais parce que l’île de Tahiti accueillera en 2024 les épreuves de surf des Jeux de Paris 2024. Il ne se rendra toutefois pas à Teahupoo. Essais nucléaires : « Une parole apportée à tous les Polynésiens » Il est un autre sujet spécifique à la Polynésie qui ne bénéficiera pas d’une séquence dédiée dans le programme de cette visite présidentielle, mais qui revêt un aspect majeur dans les relations qu’entretient l’État avec ce territoire : la lourde histoire des trente années d’essais nucléaires. Selon l’Élysée, le chef de l’État restera dans la droite lignée de la table ronde qui a eu lieu à Paris entre le gouvernement et une délégation polynésienne. Table ronde durant laquelle quelques premières annonces ont été faites et à l’issue de laquelle le ministre des Outre-mer assurait qu’elles s’enrichiraient de nouvelles annonces avec le déplacement d’Emmanuel Macron. Pour l’heure, le président de la République devrait évoquer le sujet dans son discours final, mardi soir à Papeete. « Il y aura une parole apportée à tous les Polynésiens » a-t-on assuré, dans un souci de « prolongement du dialogue ». Il devrait évoquer « des actions très concrètes sur la mémoire, les indemnisations individuelles et collectives » et entend parler en « toute transparence ». D’après certains échos, une manifestation serait en préparation pour la venue d’Emmanuel Macron, à l’initiative des organisations politiques, associatives et religieuses historiquement opposées aux essais. Deux premières manifestations ont eu lieu, le 2 et le 17 juillet, rassemblant plus de 2 000 personnes à Papeete. Après ce discours final à Papeete, Emmanuel Macron présidera le Conseil des ministres en visioconférence depuis Tahiti, avant de rejoindre Paris mercredi 28 juillet. Avec Outremers360° Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)