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Emploi local : le coup de gueule des greffiers de Papeete discuté à Paris

Le député Moetai Brotherson a évoqué le dossier hier lors d’un entretien avec le directeur de cabinet du garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti. Un rendez vous demandé voilà une semaine, alors que les greffiers du palais de Justice de Papeete dénoncent la nomination dans leur service d’une fonctionnaire métropolitaine, épouse d’un haut gradé de l’armée récemment affecté au fenua. Le ministère de la Justice doit adresser une réponse aux syndicats la semaine prochaine.

Le recrutement local avant tout. C’était le message des greffiers CEAPF et de leurs syndicats qui s’étaient fait entendre, vendredi dernier, devant le Palais de justice de Papeete. Un mouvement lancé en réaction de la nomination, « le parachutage » estiment-t-ils, d’une nouvelle greffière métropolitaine détachée dans le service. Il s’agirait de l’épouse d’un militaire haut placé qui vient de prendre ses fonctions au fenua, précisent les officiers de justice qui se battent depuis plusieurs années pour obtenir des recrutements locaux au sein du Corps d’état de l’administration de la Polynésie française. Des Polynésiens seraient notamment sur les listes d’attente des derniers concours de greffiers.

Pas que la justice

Mais l’administration judiciaire a, selon eux, plusieurs fois répondu que le greffe n’était pas en sous-effectif. Un « paradoxe » avec la nomination de cette nouvelle fonctionnaire, pointe Moetai Brotherson et la poursuite d’une « mauvaise habitude » de l’État qui « rend service » à ses hauts fonctionnaires en Outre-mer plutôt que de faire avancer l’emploi local. Le député a a expliqué la situation auprès du directeur de cabinet du garde des Sceaux mercredi soir. Mais le problème de fond ne concerne pas que la justice, précise-t-il, en citant notamment la fronde récente de policiers nationaux : « Il y a un ressenti, une crainte qui va croissante dans l’ensemble des corps CAEPF de Polynésie, que l’État veut de manière non avouée mais méthodique que l’État veut éteindre le corps des CAEPF, qui est pour eux un de seuls mécanismes efficaces pour promouvoir l’emploi local« .

« Bonne volonté » du ministère

Autre problème mis sur la table du ministère de la Justice, le conditionnement des arrêtés de recrutements locaux à l’existence de plusieurs postes à pourvoir. Cinq, en l’occurrence pour les greffiers. Sauf que ce nombre de places vacantes n’est « presque jamais atteint », estime le parlementaire, et que les candidats aux concours, eux, risquent d’attendre longtemps. S’ajoute à l’argumentation contre cette nomination des soupçons d’irrégularité levées au sein du Palais de Justice. D’après Moetai Brotherson, le cabinet du garde des Sceaux n’était « pas forcément à l’aise » sur le dossier, mais se montre de « bonne volonté ». Le député doit résumer la situation précise dans un courrier qui doit être envoyé au ministère aujourd’hui. Ce dernier doit répondre d’ici mercredi. Objectif : éviter une grève des greffiers qui « paralyserait toute la justice en Polynésie », reprend le parlementaire.

 

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