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« En attendant Godot », quand l’absurde s’invite à la mairie


La troupe de l’association Horo’a va faire vivre les cinq personnages de l’acte 1 de la pièce « En attendant Godot », le 1er septembre au fare pote’e de la mairie de Papeete. Une comédie absurde que la metteuse en scène Léonore Caneri a cherché à adapter sans la dénaturer, mais en y incorporant des références au fenua.

« C’est l’histoire de deux vagabonds, de deux personnes un peu perdues dans la rue et dans la vie, qui attendent un personnage, qui va peut-être les sauver, qui s’appelle Godot ». Voilà pour la présentation de la pièce. Ces mots sont ceux de Léonore Caneri, qui peaufine sa version de l’acte 1 d’ En attendant Godot, avant la grande première en public, le vendredi 1er septembre à la mairie de Papeete (18h30).

Écrite – en français – par l’Irlandais Samuel Beckett à la fin des années 40, cette pièce est, jusqu’à aujourd’hui, jouée et étudiée dans le monde entier. Elle s’inscrit pourtant dans un courant bien propre à son époque : le théâtre de l’absurde, où l’intrigue, les personnages et même le langage échappent au cadre jugé trop rigide des règles traditionnelles. Sur les planches, cinq personnages : les vagabonds, Vladimir et Estragon, qui dissertent avec inquiétude sur la vie, le temps ou l’errance. Ils sont rejoints par un homme autoritaire, Lucky, son esclave Pozzo puis par un jeune garçon. Tous figurent dans le texte original, auquel Leonore Caneri a choisi de rester fidèle.  « Le texte n’a quasiment pas changé, on a adapté les lieux et la végétation », pour leur apporter quelques touches du Fenua. « Et sinon le reste on ne touche pas à Beckett : c’est trop beau, trop absurde et difficile à toucher », souligne l’artiste.

Les comédiens Cartouche, Gégé, Ilyas Sadki Caillé (qui, sur le départ du Fenua, ne fera qu’une représentation avant d’être remplacé par Punaheihere Prokop) et Cyrus Gabillon travaillent depuis un an sur le projet. « Au début on a commencé une fois par semaine et puis on est passé à deux répétitions au bout de huit moins. Car ça peut vite devenir compliqué selon le travail et les études de chacun ». D’autant que l’absurde n’est, par définition, pas le théâtre le plus facile à jouer, avec un fil rouge parfois compliqué à suivre et des dialogues déroutants.

Entrée libre, dons appréciés

« C’est plus difficile à retenir comme texte. Comme comédien ou comédienne, nous avons plus l’habitude de faire des dialogues qui ont du sens, et là on doit apprendre le contraire », souligne Cartouche, qui a, en plus, la difficulté de jouer un personnage au genre opposé. « Estragon, le compagnon de Vladimir est un homme. Même si nous avons fait le choix que ce soit moi qui le joue, ça reste un homme ». Un personnage dans lequel elle aime retrouver des traits comiques. « C’est un vagabond qui est totalement perdu, et qui au-delà d’être à la rue, est vraiment perdu dans sa tête. Il oublie absolument tout. C’est donc très amusant à jouer ».

Cette première représentation se veut accessible au plus grand nombre : la participation sera libre, avec un chapeau qui circulera parmi le public. « Les gens peuvent donner un franc comme un million. Ils peuvent aussi venir gratuitement », note la metteuse en scène, qui souhaite simplement pouvoir « rentrer dans les frais » de cette adaptation. Autre bonne raison de s’y rendre : « on va bien rigoler et faire rire les gens » promet-elle.

En attendant Godot, le vendredi 1er septembre à la mairie de Papette (18h30). Participation libre.

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