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En « ébullition », le secteur maritime polynésien veut affirmer ses ambitions


Après le Forum de l’économie bleue de mercredi, et le lancement officiel de l’Année de la mer en Polynésie ce mercredi soir, le président du cluster maritime Stéphane Perez s’envolera vers la métropole pour une série de rendez-vous nationaux. Assises de l’économie de la mer, rendez-vous des clusters ultramarins… L’occasion de mettre en avant le dynamisme de la filière polynésienne qui pèse 81 milliards de francs et ne cesse de se développer. L’occasion aussi de trouver de nouveaux partenaires et de nouveaux projets en affirmant la Polynésie comme une « terre d’innovation maritime ».

Programme chargé pour Stéphane Perez. Le président du cluster maritime, qui a remplacé Tuanua Degage en juin dernier, était sur la scène du grand chapiteau de la présidence, mardi matin, pour un nouveau Forum de l’économie bleue – le neuvième en dix ans pour le cluster – dédiée aux « connectivités » maritimes. L’occasion d’échanger avec les autres acteurs de ce secteur très divers – transport, pêche, industrie navale, câbles sous-marins, mais aussi recherche, formation, sécurité, biotechnologie, énergies ou tourisme… -, qu’ils soient privés, institutionnels, militaires, associatifs ou académiques. Des représentants que Stéphane Perez, qui est aussi président de la société de gestion du port de pêche de Papeete (S3P) et PDG du Chantier naval du Pacifique Sud,  recroisera pour la restitution du forum, ce mercredi après-midi, puis pour la soirée Te mana o te moana nui a hiva organisée avec l’Ifrecor à l’Intercontinental dans la foulée. Mais ce ne sera pas la fin des discussions : le responsable s’envolera dès vendredi pour la métropole, où il participera aux Assises de l’économie de la mer de Bordeaux, puis à une rencontre entre les clusters  ultramarins organisés quelques jours plus tard à Paris.

À chaque rendez vous le même message : le secteur maritime polynésien a des ambitions et il va de l’avant. Il serait même en « ébullition ». La preuve en chiffres : l’économie bleue pesait en 2023 81 milliards de francs de chiffre d’affaires, 30% de plus qu’en 2019 et 5% de plus qu’en 2022, la filière représente 91% des exportations en valeur et 13% des actifs polynésiens. Soit un peu moins de 5 000 emplois, un chiffre qui, après le creux du Covid, retrouve des sommets. « Ça n’est pas qu’une impression, il se passe quelque chose de très concret », lance le responsable au micro de l’Invité de la Rédaction, sur Radio1 et Tiare FM ce mercredi midi. « Il y a la mise en place du schéma directeur du port autonome, avec des grandes modifications dans les années à venir, dont le quai de transit international, la construction de nouveaux quais de cabotage, l’agrandissement de la passe, l’aménagement d’une zone de réparation navale, les réflexions sur une nouvelle forme de moyens de carénage », liste Stéphane Perez. L’entrepreneur connait bien ces sujets de réaménagement, puisque ses propres chantiers vont devoir, à terme, se déplacer pour faire de la place à l’extension du port de pêche et regrouper la réparation navale en lieu et place des vieux dépôts d’hydrocarbures à Fare ute.

Des assises en attendant le sommet

« Il y a aussi les réflexions en termes de renouvellement de la flotte de commerce parce qu’effectivement on a une flotte vieillissante et beaucoup de projets sont en cours, avec des mécanismes de défiscalisation nationaux et locaux qui sont primordiaux pour les accompagner. Et il y a également des secteurs comme la pêche, qui sont en plein développement, ou comme les énergies. On est quand même un des leaders nationaux voire mondiaux du SWAC, donc la production de froid via l’eau des profondeurs, il y a aussi l’énergie thermique des mers… Donc les choses évoluent et évoluent bien et c’est pour ça que moi je parle de la Polynésie comme une terre d’innovation maritime. »

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/CLUSTER-STEPHANE-PEREZ-1.wav?_=1

Le potentiel d’innovation de la Polynésie, c’est ce que Stéphane Perez – accompagné à Bordeaux d’une délégation d’une dizaine de personnes, dont notamment le fondateur de Airaro Jean Hourcourigaray, et celui de l’association Tama no te Tairoto Vetea Liao – compte mettre en avant lors de la session plénière des assises nationales, devant « au moins 2 000 invités ». « On a la chance d’avoir cette petite intervention, qui nous permettra de parler de Swac, de présenter les projets d’un des lauréats des trophées Toa Reef (qui seront officiellement remis ce mercredi soir, ndr), et on aura également une intervention sur la participation de la Polynésie française à la conférence des Nations-Unies sur les océans qui aura lieu à Nice en juin prochain ». Un sommet mondial qui doit être le point culminant de l’Année de la mer, officiellement lancée ce mercredi soir à l’Intercontinental. « Il y a un travail conjoint de l’État et du Pays et de tous les acteurs pour vraiment y porter la voix de la Polynésie, montrer qu’on peut développer des projets exceptionnels localement. »

Preuve que le développement du secteur attire l’œil en métropole, la Fondation nationale Sefacil, spécialisée en analyses maritimes et portuaires, vient de publier un ouvrage consacré exclusivement à l’économie bleue polynésienne :