Après trois ans d’absence Miss Dragon a fait un retour par la grande porte, à la mairie de Papeete, samedi soir. Davantage de public, de moyens et d’animation… La soirée, dont l’ambiance a été saluée par la plupart des participants, a vu le couronnement de Hereiti Ung, Community manager de 24 ans, qui compte représenter au mieux la communauté chinoise au fenua mais aussi à l’international.
« Très surprise » par sa victoire, Hereiti Ung. Toutes les reines de beauté le disent mais elle semblait vraiment l’être samedi soir sur la grande scène des jardins de la mairie de Papeete. Une soirée qui marquait le retour de l’élection de Miss Dragon, en sommeil forcé pendant les trois années de Covid. Mais il n’a jamais été question de s’arrêter : 8 candidates, âgées de 19 à 24 ans, étaient en lice pour représenter, pendant un an, la communauté chinoise du fenua. Une communauté « qui a beaucoup évolué et s’est enrichie par le métissage dans le sang et la culture » a précisé le président du jury, Patrick Yeung, chef d’entreprise connu pour son engagement dans les associations culturelles comme Wen Fa ou le Sini Tong. Ces dernières semaines, les prétendantes ont suivi un parcours de sélection complet, depuis les stressantes premières présentations au public, jusqu’au redouté passage devant le jury le weekend dernier, sans oublier les séances de coachings, d’interviews et de rencontres en tout genre. Huit jeune femmes qui ont toutes au moins un parent d’origine chinoise, et qui ont chacune expliqué pourquoi elle serait la meilleure égérie pour la communauté… Et malgré la « très bonne entente » et « les liens d’amitiés » qui se sont formés au sein du groupe, l’univers des concours reste impitoyable : un seul nom arrive en tête de l’élection.
Poussée à se présenter par ses amis
C’est donc celui d’Hereiti Ung qui a été prononcé en fin de soirée. La community manager de 24 ans a brillé par son aisance et sa modestie sur scène. Par ses valeurs aussi : elle a tenu à mettre en avant pendant l’élection « les relations avec nos ainés » et notamment « nos grands parents chinois qui ont beaucoup à nous apprendre ». Un discours qui a semble-t-il ravi le public et le jury, si ce ne sont pas ses passages en tenue impériale, en maillot, ou le très animé « talent show » sur le thème des héroïnes. « Une soirée incroyable », juge en tout cas la candidate numéro 2 qui avait été « encouragée », si ce n’est poussée, à se présenter « par sa famille et ses amis ». Devant le jury, elle s’était définie comme « impatiente et obligeante » et avait parlé de sa passion pour la cuisine du monde. Elle est suivie dans le classement par ses nouvelles dauphines Kim Yen Chongue et Ranitea Monpas.
À la sortie de scène, Miss Dragon 2023, qui succède à Heimiti Teng, qui portait l’écharpe depuis 2019, se dit reconnaissante envers « toutes ces personnes que je ne connais et qui m’ont soutenu » mais a encore « du mal à réaliser ». Elle promet en tout cas de représenter au mieux la communauté. Au fenua, bien sûr, mais aussi à l’international : elle doit participer au concours Miss Chinese International, normalement organisé à Hong-kong, et qui lui aussi semble lui s’être mis en sommeil pendant quelques années. Une nouvelle aventure « qui fait peur, c’est sûr », mais qu’Hereiti veut aborder comme l’élection de Miss Dragon : « la tête sur les épaules », et en « vivant l’expérience pleinement » :
« Pari réussi » pour le comité
Pour ce grand retour, le comité était bien décidé a marqué les esprits. Et c’est plutôt réussi à en croire les applaudissements du public, particulièrement nourris. « C’était un pari pas facile de revenir après trois années d’absence, mais la soirée de ce soir a démontré qu’avait eu raison, juge Charles Fong Loi, président de l’AS Dragon et qui a toujours soutenu le concours. On a jamais eu autant de monde, d’audience, pour la première fois on a même fait installer des tribunes, et elles étaient pleines. Je crois que pour tout le monde ça a été une soirée formidable ».
La renaissance n’est pas finie pour Miss Dragon qui veut « viser encore plus haut » l’année prochaine, « même si on n’a pas les mêmes moyens que d’autres élections ».