Dans l’attente d’un avion en direction de l’aérodrome de Nouméa, un stock de médicaments, composé en grande partie de traitements lourds actuellement en rupture, est resté sur la piste de l’aéroport international de la Tontouta, se retrouvant « très abîmé » par la pluie, dans la nuit de lundi à mardi. Pour le grossiste, cet « énorme gâchis » résulte d’une mauvaise organisation de la chaîne d’approvisionnement depuis le début de la crise. Les explications de notre partenaire, Les Nouvelles calédoniennes.
Des boîtes de médicaments détrempées et une marchandise partiellement détruite. C’est la triste scène racontée par Clément Leroux, directeur général d’Unipharma, dans un communiqué publié ce mercredi. Elle s’est déroulée mardi matin, lors de la réception d’un important chargement de médicaments composé en grande partie de traitements lourds, en rupture sur le territoire.
Ce stock avait été commandé plusieurs semaines auparavant et était resté bloqué dans l’Hexagone en raison du déclenchement des émeutes. Un avion de l’armée de l’air a finalement pris en charge la marchandise et s’est posé « sans encombre » à l’aéroport de La Tontouta, lundi 10 juin. Problème : en attendant d’être placé dans un vol en direction de Magenta, le chargement est resté sur le tarmac toute la nuit de lundi à mardi sous la pluie, « occasionnant d’importants dommages qu’il nous appartient encore d’évaluer », souligne Clément Leroux.
« Une déresponsabilisation globale »
Les équipes d’Unipharma, dernier grossiste du territoire après l’incendie du Groupement des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie (GPNC), vont avoir besoin de plusieurs jours « pour trier, réceptionner, vérifier et livrer les produits aux différentes officines ». Pour permettre aux patients les plus fragiles d’accéder à leur traitement, certains médicaments seront délivrés en l’état « même si celui-ci apparait déplorable ».
Pour le directeur général d’Unipharma, cet incident traduit un problème d’organisation dans la chaîne d’approvisionnement de ces marchandises sensibles depuis le déclenchement des émeutes. « Si nous ignorons pour l’heure les responsables, dans cette affaire, nous ne pouvons que regretter la multiplication des responsabilités et des compétences entre les différents acteurs du territoire, qu’ils soient publics ou privés. Ce mille-feuille de compétences ayant entraîné une déresponsabilisation globale et un énorme gâchis que les Calédoniens parmi les plus fragiles sont susceptibles de payer au prix fort », déplore Clément Leroux.
Il lance ainsi un appel au haut-commissaire afin « qu’il réunisse autour de lui tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement et qu’il place la sécurisation de ces marchandises vitales sous sa seule responsabilité »