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Encore un report dans le dossier de la concession de Tahiti-Faa’a

La date limite de dépôt des dossiers de candidature à la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, d’abord fixée au 17 décembre, a été repoussée au 4 février prochain. Un retard de plus dans la remise en jeu de cette concession contestée en justice depuis 2011, qui freine la modernisation de l’aéroport. Les deux candidats en lice sont Vinci Aéroports et Egis, qui cette fois présente un dossier en s’associant avec la CCISM.

Les candidats à la concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a avaient, pensait-on, jusqu’à mardi pour déposer leurs dossiers. Mais la période de dépôt, en cours depuis le 17 septembre dernier, a été prolongée jusqu’au 4 février prochain. De tels reports ne sont pas inhabituels, le plus souvent à la demande d’un soumissionnaire.

Deux candidats sont en lice. Sans surprise, il s’agit de Vinci Aéroports d’une part, et d’Égis, toujours aux commandes de la plateforme via sa participation majoritaire dans la société Aéroport de Tahiti. À la différence que cette fois, Égis fait équipe avec la CCISM. Kelly Asin-Moux avait critiqué, durant la campagne des élections consulaires, la candidature présentée en 2019 par son prédécesseur. Après la victoire, la CCISM n’avait pas exclu de candidater pour cette concession de 40 ans d’une valeur de 155 milliards de Fcfp, mais sans vouloir prendre le lead d’un groupement. Pour Égis, s’associer avec la CCISM donne une saveur plus locale au dossier.

Restera ensuite l’instruction du dossier par la DGAC, une procédure qui prend quasiment deux ans ; c’est ainsi que la date de démarrage de la prochaine concession est fixée au 1er janvier 2027.

Un feuilleton de 16 ans pour l’attribution de la concession

Attribuée en 2010 à Egis pour une durée de 30 ans, la concession avait été attaquée dès 2011 par la commune de Faa’a, pour défaut de publicité lors de la passation du marché, et finalement annulée en 2018. Remise en jeu en novembre 2019, cette fois pour une durée de 40 ans, la concession est de nouveau attribuée à Egis en septembre 2021. Et de nouveau attaquée, cette fois par l’un des candidats évincés, le groupement TI’A mené par la CCISM, puis annulée par le tribunal administratif dont la décision est ensuite confirmée par le Conseil d’État. La DGAC choisit alors d’attribuer la concession au candidat arrivé en 2e position, Vinci Airports. Egis et TI’A déposent alors de nouveaux recours, avant que l’État ne se décide finalement à reprendre la procédure d’attribution depuis le début. On est alors en juin 2023.

La Direction générale de l’Aviation civile a ensuite mitonné à feu doux son nouvel appel d’offres, finalement lancé en septembre dernier, promettant de tirer les enseignements du feuilleton judiciaire et prenant l’avis du Pays qui doit détenir, comme précédemment, 49% du capital de la future société de gestion de l’aéroport, et qui souhaitait avoir son mot à dire sur le cahier des charges.

L’aéroport de Tahiti-Faa’a, vieux de 63 ans, a accueilli en 2023 1 710 000 passagers. Le prochain concessionnaire devra « proposer et s’engager dès le démarrage de la concession sur un programme de travaux de rénovation et d’amélioration ».