ACTUS LOCALESSOCIAL Pas de dialogue mais des mots doux entre la Fraap et la présidence Charlie Réné 2024-12-08 08 Déc 2024 Charlie Réné Le mouvement lancé par la Fraap dans la fonction publique territoriale avait commencé sur les chapeaux de roues, vendredi. Il se poursuivra ce lundi, puisqu’aucune nouvelle discussion n’a eu lieu sur le point d’indice des fonctionnaires que le syndicat veut faire bondir de plus de 40%. Les deux parties se rejettent la faute de ce blocage et donc des milliers de passagers qui n’ont pas pu embarquer vers ou depuis les 43 aérodromes du Pays bloqués par l’absence de pompiers. La Fraap dit vouloir « durcir » encore le mouvement, et doit marcher de la présidence à l’assemblée ce lundi. Lire aussi : Turbulences autour d’hypothétiques « sanctions américaines » des grévistes Des militants qui « font du chantage » d’un côté de la grille, un dirigeant « sourd » de l’autre. Dès vendredi, les bases du conflit étaient posées à la présidence. La Fraap n’y a pas installé de piquet ce weekend mais compte bien y retrouver « tous les fonctionnaires du Pays qui veulent que les choses changent » ce lundi matin. Au quatrième jour de grève, les discussions n’ont pas bougé d’un iota. Mardi soir, pourtant 17 des 18 points du cahier de revendication avaient bien été discutés dans une séance de négociations de six heures à la présidence. Mais le point numéro 1 – « le plus important du cahier », comme le répète Jean-Paul Urima – n’a lui pas été abordé. Il s’agit bien sûr de la demande de revalorisation de plus de 40% du point d’indice, et donc des rémunérations des fonctionnaires, une demande jugée « pas réaliste » et pas opportune – vu ses 11 milliards de francs de coût par an – par le président du Pays. « Qu’il arrête de nous raconter des bobards » Depuis, plus rien ne bouge. Ni à la présidence, ni dans les 43 aérodromes gérés par le Pays, et bloqués jusqu’à nouvel ordre par le manque de pompiers de la Dac, principale force de pression de la Fédération. En attendant la mise en place d’un service minimum et d’éventuelles réquisitions – « en préparation » côté Pays, mais pas encore demandées au Haut-commissariat qui est le décisionnaire en la matière – des milliers de passagers prennent leur mal en patience. Et la Fraap et la présidence s’échangent des mots doux par médias interposées. Moetai Brotherson, qui assure que sa porte reste « ouverte », regrette la posture d’un syndicat qui se concentre sur une revendication « surréaliste » d’un syndicat qui « balaie d’un revers de main » ses invitations. La Fraap a un comportement « enfantin », dénonçait encore, ce dimanche soir, Moetai brotherson sur TNTV, après avoir parler « d’enfants gâtés » quelques jours plus tôt. « De qui il parle ? Des 2000 agents de catégories D qui croupissent sous le soleil pour nettoyer les accotements. Ce sont eux les enfants gâtés ? Qu’il remette les pieds sur terre, répond Jean-Paul Urima. Par contre il peut augmenter le budget de fonctionnement de 31 à 35 milliards pour embaucher des ingénieurs de je-ne-sais-quoi, pour ajuster les salaires de je-ne-sais-qui. Qu’il arrête de nous mener en bateau, qu’il arrête de nous raconter des bobards ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/FRAAP-1-quil-arrete-de-nous-raconter-des-bobrads.wav Revaloriser qui ? Des « bobards » dénoncés des deux côtés. Moetai Brotherson estime ainsi, sur le plateau de la télé du Pays, que les catégories D ne sont qu’un faire-valoir utilisé par la Fraap pour revaloriser des salaires beaucoup plus importants. Ceux des pompiers d’aérodrome notamment. Le président assure avoir fait, avec sa ministre de la Fonction publique, des mécanismes de revalorisation « concentrés » sur les plus basses rémunérations. « On a connaissance d’aucune propositions dans ce sens », dément Jean-Paul Urima, traitant son interlocuteur de « menteur » et l’accusant de vouloir concentrer le débat sur le cas des pompiers d’aérodrome « alors que toute la fonction publique est concernée ». Il s’agit d’ailleurs de changer d’interlocuteur dès ce lundi : de la présidence, le cortège des fonctionnaires territoriaux mobilisés par la Fraap et le SFP qui a joint le mouvement, se rendra vers Tarahoi, alors en pleine séance plénière. « Nous allons interpeller le législatif sur nos revendications. Et peut être s’accorder sur des propositions plus intelligente que de négocier avec quelqu’un qui ne veut entendre que sa propre logique ». Certains élus Tavini ont déjà fait savoir qu’ils partageaient la position de leur gouvernement. Comme Tematai Le Gayic qui juge sur Facebook que la revendications des grévistes « accompagnées de menaces de blocage » sont « déraisonnables ». Et qu’il faut « trouver une solution qui respecte l’intérêt général et nos contraintes budgétaires ». À la Fraap, on prévient que sans avancées ce lundi, le mouvement continuera à se durcir. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)