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Enseignants et anciens élèves du CMA se retrouvent autour d’une exposition jusqu’au 30 avril

©Tafetanui Tamatai/CMAPF

Comment évoquer la reprise culturelle au fenua sans évoquer l’exposition annuelle des enseignants et anciens élèves du Centre des métiers d’art de Polynésie française (CMAPF) inaugurée ce vendredi 16 avril ? Pour l’occasion, un peu plus de vingt artistes polynésiens présentent une soixantaine d’œuvres faisant appel à des approches artistiques pluridisciplinaires. Exposition à découvrir jusqu’au 30 avril, avenue du Régent Paraita, à Māma’o. Rencontre avec deux artistes : Hihirau Vaitoare, enseignante en sculpture à propos de son œuvre Pōre-Hurehu, et Hitiura Mervin, enseignant de reo tahiti pour Fa’atenira’a nō Mahina .

Ce vendredi 16 avril créait l’ébullition au Centre des métiers d’art avenue du Régent Paraita à Māma’o. Un large public était au rendez-vous pour découvrir la soixantaine d’œuvres présentées, toutes disciplines artistiques comprises. Il était temps car nous n’avions plus pu admirer le travail artistique du CMA depuis juin dernier. « L’année dernière, nous avions eu le temps de fêter les 40 ans du Centre en février, puis d’exposer les travaux de fin d’études des diplômés en juin, ce qui fait que le calendrier traditionnel des 3 à 4 expositions annuelles n’a pas été trop chamboulé » souligne Tokai Devatine, enseignant en histoire et civilisation polynésienne, qui expose en ce mois d’avril deux créations personnelles.

Fa’atenira’a nō Mahina, installation de Hitiura Mervin

Hitiura Mervin enseignant en reo tahiti devant son œuvre, « Fa’atenira’a nō Mahina » ©VD

Cette exposition des enseignants et anciens élèves qui ouvre la saison d’exposition 2021 du CMAPF réunit jusqu’au 30 avril pas moins de 23 artistes s’exprimant en gravure, peinture, sculpture, arts appliqués et arts numériques. Les installations en techniques mixtes ont été, cette année encore, investies par les artistes. C’est le cas de Hitiura Mervin, professeur de reo tahiti du Centre qui a sauté le pas de la création artistique avec son œuvre Fa’atenira’a nō Mahina, composée d’un texte en reo tahiti, écrit par ses soins et projeté sur un monticule sable noir au sol. « C’est important pour moi d’exprimer mon lien indéfectible à ma commune. Ce sable noir évoque la Pointe Tefauroa, aussi appelée Pointe Vénus. J’aime m’y promener, car depuis cet endroit on a une vue imprenable sur le Mont Orohena. »

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Amoureux du papier, Hitiura souligne le soutien apporté par ses collègues du CMA, qui l’ont largement encouragé et soutenu dans sa démarche de passage des mots à la mise en volume. Certainement le début d’une voie artistique pour ce professeur de reo, anciennement journaliste pour TNTV.

Hihirau Vaitoare et son Pōre-Hurehu

Légende : Hihirau Vaitoare enseignante en sculpture devant son œuvre « Pōre-Hurehu » ©VD

Hihirau Vaitoare, enseignante en sculpture, quant à elle, présente Pōre-Hurehu. « Cette œuvre-là rentre dans mes sujets redondants que sont les motifs des îles de la Société et que j’affectionne depuis des années et que j’ai déclinés sur plusieurs médiums. L’année dernière sur miroir, cette année sur des nouvelles techniques d’impressions telles que le vernis sélectif, afin d’obtenir ce jeu de contrastes subtils. Du noir sur du noir vernis, contraste grâce auquel les motifs apparaissent au fur et à mesure qu’on s’approche de l’œuvre. » Le travail du titre est judicieux : pōrehu signifiant ‘sombre, crépusculaire’, et rehurehu ‘crépuscule du soir ou du matin’ ; Hihirau a souhaité évoquer ‘l’envol noir’, sa légèreté, contrairement aux représentations de lourdeur que l’on s’en fait, « lorsque tu l’emmènes à exister autrement. » L’artiste-enseignante qui s’intéresse de près à ces nouvelles technologies qui la changent des travaux et des gestes induits par sa fonction au sein du Centre a fait appel à un prestataire pour concrétiser son projet. « Je souhaitais proposer une rupture en allant sur quelque chose de complètement innovant et contraire à mes outils habituels. Ces impressions sur vernis sélectif souvent utilisées sur les couvertures de catalogue, moi je voulais les explorer au maximum, du point de vue de l’art visuel. » Une technique qui d’ailleurs n’existe pas encore au fenua et donc une pièce qui a ainsi dû être commandée en France.

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Un lien entre étudiants, diplômés et enseignants pour ‘l’après-CMA’

« Cette exposition a pour but de maintenir les enseignants dans la pratique de leurs arts, d’innover et aussi de garder le lien avec les étudiants diplômés devenus des artistes professionnels créateurs d’entreprises. Cette manifestation permet aussi aux étudiants en cours de formation d’apprécier les œuvres de leurs enseignants et de tisser des liens avec les anciens étudiants pour mieux appréhender l’après-CMAPF » se réjouit-on à la direction du centre de formation.

 

Exposition 2021 des enseignants et des diplômés du Centre des métiers d’art de Polynésie française

Jusqu’au 30 avril, entrée libre

Du lundi au vendredi, de 9 heures à 11h30 et de 13 heures à 15h30

Fermé les week-ends et jours fériés

Pour ceux qui n’auraient pas la possibilité de se déplacer jusqu’au Centre, les œuvres sont présentées sur leur page Facebook.