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Environnement, héritage, professionnalisation… Amélie Oudéa-Castéra en VRP des JO

La ministre des Sports et des Jeux olympiques n’aura passé que deux jours en Polynésie, mais elle assure avoir « compris les attentes » des Polynésiens sur l’organisation de l’épreuve de surf. De Teahupo’o à Pirae en passant par Papara, elle a assuré de la « volonté absolue » de l’État de préserver le cadre de vie de la Presqu’île et de laisser une trace positive après 2024. Et pas seulement en terme d’infrastructures : dans le sport, le numérique ou la sécurité, les Jeux doivent être l’occasion de « structurer » et de « professionnaliser ».

« Émerveillée », « conquise »… À quelques heures de son retour vers la métropole ce jeudi soir, Amélie Oudéa-Castéra affichait en grand sa satisfaction après cette première visite au fenua. Deux jours seulement, mais qui lui auront permis de goûter à la « qualité d’accueil exceptionnelle » du pays, la « générosité, l’humanité, la douceur » des personnes qu’elle a rencontrées, ou encore à la « force extraordinaire » de la vague de Teahupo’o et de son « mana qu’on ressent très bien ». Mais la ministre des Sports et des JO se dit surtout satisfaite de ses échanges sur l’organisation de l’épreuve de surf de 2024. Après un premier tour à la Presqu’île en compagnie de Gérald Darmanin et Moetai Brotherson mercredi, c’est avec son « homologue » Nahema Temarii que l’ancienne tenniswoman est retournée au PK0, mais aussi au centre technique de la fédé de surf de Papara ou encore au siège de l’IJSPF à Pirae.

Aranui : premiers résultats de l’étude d’impact en septembre

À chaque étape, des rencontres d’athlètes, de jeunes ou de cadres sportifs, des discussions techniques, balayant notamment les infrastructures, les plans de formations, la sécurité – bien que ce soit le pré carré de son collègue de l’Intérieur -, l’accueil des athlètes ou la promotion du sport… Au micro, pourtant, la représentante du gouvernement central n’a qu’un seul cap : rassurer, travailler la fameuse « acceptabilité sociale » de l’évènement, condition sine qua non d’une épreuve olympique réussie à Tahiti. Face à cette « immense compétition que sont les Jeux olympiques », l’État a la « volonté absolue de préserver le cadre et la quiétude de vie des habitants » du fenua et de la Presqu’île en particulier, répète la ministre. Elle rappelle les ambitieux objectif climatiques – Paris vise un bilan carbone deux fois moindre que Tokyo 2021 – et environnementaux de la compétition qui doivent aussi concerner sa partie polynésienne.

Épine dans le pied dans cet effort de verdissement : le déploiement d’un navire de croisière à Vairao sur lequel Amélie Oudéa Castera propose donc de travailler davantage. « Une étude d’impact est aujourd’hui menée pour travailler sur tous les pans de l’expérience  : les besoins en énergie sur le bateau, les eaux grises aussi, aux travers des solutions de conteneurs, des innovations, qui vont permettre de minimiser l’impact écologique de cette présence renforcée sur le plan humain », détaille-t-elle. Cette étude d’impact qui doit livrer ses premières conclusions dans le courant du mois de septembre, « permettra d’évaluer, mais elle proposera aussi des solutions de minimalisations, d’évitement, de compensation »… « Il ne s’agit pas seulement de mesurer, mais d’améliorer avec des actions concrètes qui seront entreprises à partir de cette expertise là. »

Les JO pour « professionnaliser », dans le surf, le numérique ou la sécurité

Autre axe important du discours : l’héritage des JO. La tour des juges, pour laquelle l’État a accepté de revoir son financement à la hausse, la réfection de la marina et de la passerelle de Teahupo’o en font partie. Mais l’épreuve olympique devrait laisser d’autres traces moins visibles et tout aussi utiles, pointe la ministre nationale des Sports. Elle cite entre autres la viabilisation du domaine Rose – qui pourra retrouver ses tarodières ou être reconverti, en fonction du souhait des propriétaires et des autorités – des montées en compétence en matière de cybersécurité et de systèmes d’information, ou la structuration des filières de sécurité privé… Des atouts, par exemple, pour l’organisation des Jeux du Pacifique 2027. Elle cite surtout le « rayonnement » dont la Polynésie va bénéficier lors de ces JO au milliard de téléspectateurs, et la structuration de la « filière du surf ». « Une filière qui se professionnalise, qui doit être rendue plus accessible, pour que, y compris dans les diplômes d’éducateurs de surf, on puisse avoir les mêmes chances partout », explique la ministre. Avec les représentants de la fédération de surf ou du comité olympique de Polynésie française, la ministre a voulu s’assurer que toute la filière sportive puisse sortir « plus ouverte » de ces jeux, et puisse « pourvoir des emplois qualifiés, pérennes, créateurs de richesse ».

Cette visite, certes courte, aura surtout été l’occasion pour la ministre des JO de « réduire la distance » entre Paris et son site olympique délocalisé. Il s’agissait de « comprendre les attentes des habitants, la sensibilité locale », pour les porter dans les comités de pilotage nationaux. Il s’agissait aussi de s’assurer que le Pays et l’État sont bien sur la même longueur d’onde après une alternance qui a fait craindre un changement de cap côté polynésien. « Cette transition a été réussie. Moetai Brotherson et sa ministre des Sports Nahema Temarii ont fait un travail important ces trois derniers mois pour entrer dans la feuille de route, clarifier ce qui avait besoin de l’être, accélérer un certain nombre d’arbitrages, assure Amélie Oudéa-Castéra. Ils font l’un et l’autre un travail exemplaire dans leur volonté de réussir cet équilibre d’être à la hauteur de cette opportunité historique et en même temps d’être dans le respect de la tradition et de la vie locale. »

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