L’État et le Pays se sont retrouvés ce lundi pour discuter, ensemble, de la problématique environnementale à l’occasion d’un colloque. Un premier rendez-vous qui va aboutir à la mise en place de groupes de travail autour de sujets comme les pollutions marines, les pollutions terrestres, et les outils législatifs.
L’environnement au cœur des débats ce lundi. Ca n’est pas le premier rendez-vous sur le sujet bien sûr, mais c’est le premier dans ce format-là : l’État et le Pays sont ensemble à la table avec tous les acteurs du dossier. À l’origine de la démarche, le procureur général de Papeete, Thomas Pison, qui n’ignore pas que l’environnement est une compétence du Pays, mais qui veut renforcer la politique pénale en la matière. Autour de la table, des services du territoires comme la DIREN, la Fédération des associations pour la protection de l’environnement (FAPE), mais aussi les forces armées, la cour d’appel, les douanes, et la brigade spécialisée de l’OCLAESP. Installé depuis septembre au fenua cet office central de la gendarmerie est spécialisée dans la lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. Elle diligente les enquêtes judiciaires au nom du procureur mais a aussi pour mission d’assister les autres enquêteurs de terrain. Les agents de la DIREN ou encore les policiers municipaux ont un rôle important à jouer dans cette lutte en faveur de l’environnement. » L’enquêteur de terrain qui a découvert les faits, reste saisi du dossier, mais on vient avec lui travailler dessus, précise le capitaine Franck Joly. C’est ça qui va nous permettre de démultiplier nos forces« .
Pour le ministre Heremoana Maamaatuaiahutapu, il s’agit de mettre tout en œuvre pour « que les enquêtes puissent être menées de manière plus efficace » et cela suppose forcément « une collaboration beaucoup plus grande ». Le chantier est conséquent et la coordination essentielle. L’objectif étant désormais de déterminer les domaines de compétences de chacun et de voir comment travailler ensemble. Pour le procureur Hervé Leroy – qui fait état de plusieurs enquêtes en cours notamment sur le traitement des déchets sur des décharges sauvages ou des décharges existantes, il est question à la fois de prévention et de répression : « Il faut éduquer les personnes physiques, mais aussi les personnes morales. Et si la pédagogie de ne suffit pas, il faut faire de la répression ».
À l’issue de ce premier colloque, des groupes de travail seront créés sur des sujets-cibles comme les outils législatifs, les pollutions marines et les pollutions terrestres. À terme, les autorités devraient ainsi pouvoir coordonner des actions pour agir sur les infractions et les difficultés propres à la Polynésie.