ACTUS LOCALESJUSTICE Erima : Flosse et Fritch renvoyés en correctionnelle Antoine Samoyeau 2017-11-15 15 Nov 2017 Antoine Samoyeau © Radio 1 C’est une petite bombe judiciaire à cinq mois des territoriales. Le juge d’instruction Laurent Mayer a ordonné la semaine dernière le renvoi du président du Pays, Edouard Fritch, et du leader du Tahoeraa, Gaston Flosse, devant le tribunal correctionnel de Papeete pour « détournement de fonds publics » dans l’affaire de la citerne d’eau d’Erima. C’est une exclusivité Radio 1, le juge d’instruction Laurent Mayer a rendu le 7 novembre dernier son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel dans l’affaire de la citerne d’eau d’Erima. Conformément aux réquisitions du parquet, le juge d’instruction a ordonné le renvoi en correctionnelle du président du Pays, Edouard Fritch, et de son prédécesseur, Gaston Flosse. Les deux principaux leaders politiques autonomistes de Polynésie française sont renvoyés en leur qualité d’anciens maires de Pirae pour « détournement de fonds publics ». Le juge d’instruction leur reproche d’avoir laissé la propriété de Gaston Flosse à Erima bénéficier gratuitement d’un réseau d’adduction en eau et d’avoir « fait supporter indûment » la charge de cette distribution en eau aux administrés de Pirae. L’instruction avait été ouverte à la suite d’un signalement du procureur financier de la chambre territoriale des comptes en 2011, qui s’étonnait de cette situation mise en place sous la mandature de Gaston Flosse à Pirae, et poursuivie sous celle d’Edouard Fritch à la mairie. La mairie de Pirae partie civile Deux autres riveraines d’Erima sont également renvoyées en correctionnelle pour « recel de détournement de fonds publics » : l’ancienne conseillère territoriale Hilda Chalmont et sa soeur Olga Hamblin. Le juge leur reproche d’avoir « sciemment recelé le système de pompage » qui passait par leur terrain et qu’elles savaient issu d’un détournement de bien public, tout en bénéficiant elles-mêmes de la gratuité de l’eau pour leurs habitations. Il faut relever que la mairie de Pirae s’est constituée partie civile dans cette affaire pour obtenir le remboursement des sommes susceptibles d’avoir été détournées. Le prévenu Edouard Fritch fera donc face au maire Edouard Fritch, de chaque côté de la barre du tribunal. Un procès avant ou après les territoriales ? Deux problématiques vont maintenant se poser pour Edouard Fritch et Gaston Flosse. La première concerne la date du procès. A cinq mois des territoriales, les juges vont-ils audiencer une affaire impliquant deux des principaux protagonistes de cette élection à quelques semaines des territoriales ou attendre l’issue de l’élection pour respecter une sorte de trêve électorale ? La seconde problématique concerne l’issue éventuelle de ce procès. En état de récidive, Gaston Flosse encourt une nouvelle peine d’inéligibilité. Edouard Fritch, en revanche, ne risque pas la récidive puisque sa seule condamnation dans l’affaire Radio Maohi l’a été pour des faits postérieurs à ceux de l’affaire d’Erima. En revanche, il encourt lui aussi potentiellement une peine d’inéligibilité en cas de condamnation. Or le calendrier judiciaire, voies de recours comprises, fait peser ce risque sur les années 2019 à 2020. Soit pendant la prochaine mandature. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:détournement de bien publicsEdouard FritchErimaGaston Flosseterritoriales 2018