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Esther Tefana, une grande voix de la chanson polynésienne disparaît

C’est une grande dame de la chanson polynésienne qui nous a quittés ce vendredi. Esther Tefana, qui en plus d’un demi-siècle de scène, a offert au fenua  des centaines de chansons, est décédée la nuit drnière à l’âge de 72 ans. Une disparition qui bouleverse le monde de la musique.

Des chansons qui ont « marqué tout le fenua », une présence « unique », et surtout « une voix inoubliable »… Concert d’hommages, ce matin, à l’annonce de la disparition d’Esther Tefana. La chanteuse, âgée de 72 ans, qui avait commencé sa carrière dès 16 ans, était affaiblie ces derniers temps, mais son décès fait tout de même l’effet d’un choc pour beaucoup. Elle laisse derrière elle des dizaines d’albums et des centaines de chansons, en français ou en tahitien, offertes au public pendant plus d’un demi-siècle. Sa voix a « résonné dans tous les foyers et dans tous les évènements en Polynésie » rappelle Gabilou, qui fait partie de ceux qui ont fréquemment partagé la scène avec elle, au fenua ou à l’international. « Ce dont je me souviens surtout c’est la qualité de sa voix, insiste le chanteur. Quand Esther chante, on sait que c’est Esther, c’est pas une autre. Elle a fait rayonner la musique tahitienne dans le monde ».

Esther Tefana avait aussi fait rayonner la Polynésie dans le monde par son travail à l’Opati, ancêtre de Tahiti Tourisme. À cette époque, se souvient Christian Vernaudon qui avait été son directeur de 1984 à 1989, tous les employés « savaient faire la bringue » et aucune journée de promotion ne se terminait sans qu’ils n’en fassent la démonstration. Esther Tefana avait également travaillé à la Délégation de la Polynésie française à Paris.

Esther Tefana avait grandi dans un milieu de musiciens, et avait dès les années 60, fréquenté les scènes les plus animées de Papeete, comme le Quinn’s des « grandes années ». Ce qui ne l’a pas empêcher de continuer à se produire ces dernières années, notamment avec l’orchestre du Conservatoire. « Elle adorait ça », se rappelle Frederic Rossoni, qui espérait encore pouvoir la faire monter sur scène dans les mois à venir pour un concert dédié à la variété polynésienne. Le chef d’orchestre, qui a passé du temps chez elle pour réadapter et arranger ses chansons, parle d’une « femme de caractère », exigeante en public et attentionnée en privé et dont la musique continuera longtemps d’être jouée.

Très impliquée dans le milieu musical, Esther Tefana avait aussi participé à la défense des intérêts des chanteurs et interprète. Et reste pour beaucoup de chanteurs, jeunes ou moins jeunes, un emblème de la musique tahitienne. « On est vraiment tous sous le choc parce que c’est la chanteuse polynésienne dans toute sa splendeur, explique ainsi Florence, interprète de Mon île de lumière. Son talent est indéniable, et la Polynésie perd une figure emblématique ».

Parmi les premiers à lui rendre hommage sur les réseaux sociaux, Moetai Brotherson, qui se souvient de « cette exigence de la note juste, même en bringue, même après plusieurs flûtes de champagne ». « Il fallait oser pousser la chansonnette quand tu étais là… Tout Ma’ohi nui pleure sa diva aujourd’hui », écrit le député.
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1 Commentaire

  1. simone Grand
    15 mai 2021 à 8h14 — Répondre

    Avant tout, elle chantait des chansons qui racontent des histoires, célèbrent des lieux, des moments de la journée, des oiseaux et des relations humaines faites de coups de foudre, d’emballements et de chagrins.
    C’est ainsi qu’elle nous racontait et à partir de là, atteignait un public international. Car elle traitait de faits et d’émotions universels.
    Rien à voir avec les soi-disant chants d’aujourd’hui où les seules paroles sont ma’ohi,vahine, tane, des gémissements de victimes et des lamentations prières.
    Que les jeunes parolier étudient la construction de ses chansons et s’en inspirent et ainsi ils auront un renom international.

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